Les présumés meurtriers du commissariat écroués
Comme nous vous en avions déjà informé la semaine dernière suite au décès dramatique de Souvi ould Cheïbany au commissariat de police Dar Naïm 2, le Parquet décidait de mettre sous accusation le commissaire, les trois agents du CSPJ Nouakchott-Nord et trois autres policiers du commissariat. Abou Demba Ba, dont la plainte à l’encontre de Souvi a déclenché toute cette histoire, était également placé en garde à vue. La commission d'enquête présidé par le commissaire Bowbenny les a interrogés durant plus d'une semaine. Selon une source proche de l’enquête, leurs déclarations ont été souvent jugées contradictoires et les documents qu’ils ont établis considérés comme falsifiés et pas du tout convaincants, à l’instar du rapport du chef de poste et de celui présenté au directeur régional de la Sûreté.
Plusieurs autres commissions d'enquête, notamment celles de la Commission nationale des droits de l'Homme et de l'Organisme national de lutte contre la torture ont également entendu les suspects. Les rapports qu’elles ont établi ne plaident pas pour l’innocence de ceux-ci qui ont été déférés le lundi 20 Février au parquet de la wilaya de Nouakchott-Nord. Le procureur de la République a aussitôt transmis leur dossier au juge d'instruction du cabinet 2. Après les avoir interrogés un à un, celui-ci a établi un mandat de dépôt pour les sept policiers et placé sous contrôle judiciaire celui qu'ils avaient présenté en plaignant contre le défunt.
Le commissaire Moctar Isselmou Sidewa, les agents El Hassen Hamada, Lehbib Ahmedou, Abdallah Elban Bah et les brigadiers Limam Hamed, Amar Ivikou Rabah, Abdallahi Mohamed Ahmed sont donc écroués à l'ancienne prison civile de Nouakchott. Le commissaire et les agents de la BRB sont accusés de meurtre ; les policiers du commissariat, de complicité pour ne pas les avoir dénoncés. Le brigadier en service au commissariat des mineurs d'Arafat est accusé lui aussi de complicité de corruption et d'usage de faux, pour avoir traité avec Abou Demba Sow afin qu'il porte plainte contre Souvi.
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Les vols des bonbonnes de gaz persistent
Le quartier Carrefour, les quartiers Poteau 15 et 11 ainsi que Mellah et El Vellouja ont connu ces derniers jours plusieurs vols de bonbonnes de gaz. Se déplaçant le plus souvent à bord de véhicules volés sans plaques d’immatriculation, les voleurs fracturent les cadenas des cages où sont entreposées les bonbonnes. Plusieurs personnes ont déclaré avoir aperçu à des heures tardives des jeunes en train d’en charger à bord de leur véhicule. Certains ont essayé de les empêcher mais les menaces des malfaiteurs les en ont dissuadés. Venue dresser le constat des vols, la police n'a jusqu'à présent arrêté aucun suspect.
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Il s'appelait King Kong
Au cours des années 80, un jeune habitant du bidonville Kebba Mendes est renvoyé de l'école primaire pour redoublements continus et violence. Doté d'une force physique considérable, il tabasse chaque jour ses compagnons et rivaux. Le voilà maintenant à passer son temps au Cinéma Saada de Sebkha. Le matin, il joue à des jeux de hasard devant la salle de cinéma pour assurer ses entrées au spectacle de l’après-midi (entre 14 et 18 h) et du soir (à partir de 21 h). Bientôt formé à la délinquance et au crime, il ne tarde guère à connaître les violons des commissariats puis les geôles de la prison. Son énorme gabarit et sa grosse tête vont lui valoir le sobriquet de « King Kong ». Il devient la terreur de la kebba et de Sebkha. Son destin sera scellé en 1992, alors qu'il venait tout juste de sortir de prison. Au quartier Basra nouvellement loti, un boutiquier nommé Ahmed ould Mohamed venait d'ouvrir échoppe. Considérant l’insécurité régnante, on le lui avait déconseillé mais cet ancien gendarme n’avait pas froid aux yeux. Une nuit, quelqu’un entreprit de forcer à une heure tardive la porte de son commerce. « C’est quoi, ce boucan ? », demanda-t-il. « C'est King Kong, je suis venu te tuer et m'emparer de ta boutique. – Si tu es King Kong, moi je suis Godzilla et je t'attends. » Au moment où la porte cède, laissant apparaître la face de l’assaillant, pan ! Un coup de fusil de chasse qui terrasse illico King Kong. Le voilà raide mort au sol. La police viendra à l'aube établir le constat. Jugé en état de légitime défense, le boutiquier ne fut pas inquiété.
Mosy