Dans sa quête à organiser la CAN 2025, le Maroc fait prévaloir un argument particulièrement solide : la valeur de ses infrastructures footballistiques, actuellement les meilleures du continent, semble-t-il. Le royaume chérifien s’est en effet beaucoup employé, ces dernières années, à en construire de qualité et de pointe, hissant le sport marocain au niveau de la perfection et de la référence mondiale, si bien que nombre d’équipes africaines et même européennes viennent y effectuer des stages et des retraites à la veille de leurs grands matchs. Le Complexe Mohammed VI de Rabat demeure toujours en cette matière une illustration de cette vision éclairée du roi qui lui a donné son propre nom. Monsieur Omar Khyari, conseiller du président de la FRMF, affiche sa confiance : « Le Maroc détient le dossier de candidature le plus solide. », affirme-t-il d’emblée,« Maintenant, la décision appartient au Comité exécutif de la CAF. Nous, on reste sport, on attend le verdict, comme les autres pays qui ont candidaté. On verra bien. Nous ne connaissons pas encore la date de la sentence mais le Maroc est bien évidemment confiant ».
Et d’avancer plusieurs paramètres pour expliquer la solidité de la candidature marocaine.« Je dois d’abord rappeler que le Maroc n’a plus organisé de Coupe d’Afrique des Nations depuis 1988. Ça fait très longtemps qu’on a plus vu les supporters marocains pour se rendre compte de la passion et de la ferveur de notre peuple envers ce sport. Second point fort, tous nos stades sont déjà homologués par la CAF… et même la FIFA car nous avons été également candidats à l’organisation de la Coupe du Monde. On dispose d’enceintes pourvues de pelouses dernière génération, l’aspect sécuritaire pour l’accès aux stades répond à tous les standards internationaux, on a également tous les terrains d'entraînement qu’il faut et surtout une infrastructure plus globale qui va nous permettre d’organiser la compétition dans les meilleures conditions.
Permettez-moi de donner des détails. On va par exemple commencer par parler de la mobilité, c’est très important. Aujourd’hui, au Maroc, vous avez le seul et unique train à grande vitesse d’Afrique qui permet de rallier Tanger à Casablanca en deux heures alors qu’il y a plus de quatre cents kilomètres entre ces deux villes. On dispose d’autoroutes à deux ou trois voies, au minimum, qui connectent toutes les villes candidates à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations. Nous proposons également une offre hôtelière de grande qualité et pour tout type de budget. Pourquoi ? Parce que le Maroc entretient depuis très longtemps une tradition conséquente d’accueil de touristes étrangers. Comme vous le savez, on est un pays très touristique d’Afrique du Nord. Je pense aussi qu’après ce qui s’est passé lors de la Coupe du Monde[les Lions de l’Atlasy ont atteint les demi-finales, une Première pour une nation africaine, NDLR], on a encore plus envie d’accueillir nos frères et sœurs africains pour fêter ensemble le football de notre continent commun et peut-être surtout voir arriver nos amis de la diaspora africaine résidant en Europe, afin qu’ils se joignent à nous dans l’organisation de la plus belle Coupe d’Afrique des Nations de l’Histoire.
Priorité gouvernementale
« La construction et la bonne gestion des stades au Maroc est aujourd’hui la grande priorité du gouvernement. Il a mis en place une Société NAtionale de Réalisation et de GEstion des Stades (SONARGES). Service public, elle s’occupe de la gestion des six grands stades du pays, sis à Tanger, Rabat, Casablanca, Fès, Marrakech et Agadir », précise le directeur Hicham Allouli aux cent cinquante journalistes africains venus s’enquérir des infrastructures footballistiques du pays et des divers investissements consentis par le royaume. C’était lors d’une mission de presse organisée par la Fédération Royale Marocaine de Football(FRMF) du 31 Janvier au 11 Février dernier. Et le directeur du Grand stade d’Agadir d’ajouter : « Incontestablement, si la CAF décide d’accorder l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025 au Maroc, il n’y aura pas de souci. »
Stade d’Agadir, un petit joyau
Petit joyau situé à cinq kilomètres du centre-ville d’Agadir et « doté d’une capacité de quarante-deux mille places, le stade d’Agadir a déjà accueilli de grandes compétitions internationales comme les éliminatoires de la Coupe du Monde, de la CAN et autres compétitions importantes », rappelle son directeur Hicham Allouli. « Construit en 2013 pour un coût de cent millions d’euros octroyés par l’État marocain, il fut édifié pour les besoins d’Agadir qui compte environ huit cent mille habitants et aussi de la région qui totalise pour sa part 2,5 millions d’habitants. Initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, sa construction fut exécutée par une société marocaine en partenariat avec une autre étrangère, utilisant les remblais extraits du sol pour répondre aux normes de la FIFA. Le Stade accueille maintenant plusieurs matchs internationaux et des manifestations culturelles spontanées, concerts, événements politiques, conférences, etc. Nous comptons l’étendre, agrandir la piste d’athlétisme, et le couvrir à l’avenir, quand le Royaume du Maroc organisera d’autres compétions d’envergure comme des coupes du Monde, il en a l’ambition. »
Le stade d’Agadir dispose aussi de deux salons VIP et de douze restaurants capables d’accueillir trois cents convives. Il propose également deux cent quatre-vingt-dix places pour des journalistes de la presse écrite et douze cabines pour des commentateurs de télévisions et radios. Une Académie du football est implantée dans l’enceinte. Depuis 2015, elle forme plusieurs catégories de jeunes à partir de 16 ans désireux de suivre la filière professionnelle du football. Cette initiative est confiée à des privés. Le budget global de maintenance du Stade se chiffre entre un million et un million et demi d’euros. Il provient de personnes privées qui s’occupent des restaurants. Et Hicham Allouli de lancer : « Le stade d’Agadir est et toujours prêt à accueillir n’importe quelle compétition ».
Le Stade de Fès, le plus ancien du Royaume
Construit en 1996 pour un coût de quarante millions d’euros, le Stade de Fès fut officiellement inauguré lors du premier match de la Coupe du Trône en 2007. Il dispose de trente-cinq mille six cents places pour une ville forte de deux millions d’habitants et forte de douze siècles de gestion du royaume chérifien. Véritable centre de rayonnement intellectuel, culturel et artistique, Fès demeure un grand site historique et religieux – notamment confrérique (Tidjaniya) – touristique aussi. Toujours très fréquentée, elle anime beaucoup d’échanges économiques, notamment via des pèlerins, quand ils ne se rendent pas à La Mecque. « Le Stade de Fès au Nord du Maroc est le plus ancien du royaume », fait noter son directeur, monsieur Anasse Erghouni, « et s’affiche en précieuse pépinière qui façonne au cours des années des talents pour la sélection nationale et même internationale, puisqu’elle compte déjà des promotionnaires évoluant à l’étranger ; au Portugal, par exemple. »
Sa spécificité relève de son architecture typique de Fès. Il dispose de trois terrains dont deux naturels pour des équipes résidentes ; d’une cabine de presse au profit de cent cinquante journalistes ; d’une tribune pour les VVIP, VIP et autres catégories. Ajoutons à ce riche tableau une salle de fitness et gymnastique bien équipée de matériels de dernière génération. L’administration est logée dans des bureaux distinctifs. Vestiaires pour les équipes locales et visiteuses, maintenance assurée par un budget de 1,2 millions d’euros fourni par l’État… Erghouni estime lui aussi que le Maroc est bien préparé à accueillir la CAN 2025, doté qu’il est d’infrastructures performantes et de personnel formé à assurer la meilleure organisation possible. Erghouni lui-même a été formé en France et détient une maîtrise en Éducation et sport.
Le Grand Stade de Marrakech paré pour les grands évènements
Inauguré en 2011,le Grand Stade de Marrakech aligne quarante-cinq mille places entièrement couvertes et répond parfaitement au cahier des charges exigé par la CAF et par la FIFA. Depuis sa construction, il a accueilli plusieurs matchs de la sélection marocaine (éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations et de la Coupe du Monde). Il a également abrité des rencontres des Coupes du Monde des clubs en 2013 et 2014, du CHampionnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2018, des Coupes d’Afrique des Nations U17 et U23. « La ville est prête à répondre aux défis de l'organisation de la CAN 2025 », assure son directeur général.
Ici encore, le stade épouse, de par son architecture et sa couleur ocre, les caractéristiques et modèles des constructions de la ville, troisième plus importante du Maroc, et dispose d’un espace Hospitality constitué de 15 loges VIP et d’un restaurant panoramique pouvant accueillir près de quatre cent cinquante personnes. Il est aussi doté de deux tribunes de presse d’une capacité de deux cent dix positions et de cinq restaurants logés en plusieurs coins des gradins. Quatre vestiaires de football, huit d’athlétisme, une salle de dépistage du dopage, une infirmerie aux normes de grands évènements…et l’on n’oubliera pas de mentionner également son gazon naturel, ses deux terrains annexes et sa salle de conférence qui peut contenir deux cent cinquante personnes.
« C’est véritablement un des stades de dernière génération qui répond parfaitement aux normes CAF et FIFA. Il peut accueillir toutes les compétitions africaines et internationales. Nous voulons évidemment abriter la CAN 2025 », indique Rachid Naïfi, le directeur de cette infrastructure, « Ses quatre terrains d’entraînement sont en gazon naturel. Son système d’éclairage présente des capacités au-delà des normes requises. L’antre a déjà abrité deux éditions de Coupes du Monde des clubs, des matchs éliminatoires du Mondial et de la CAN, ainsi que le CHAN 2018. Plus de sept cents événements y ont été déjà organisés depuis son ouverture. » Entièrement financé par le gouvernement marocain et érigé par la SONARGES, à l’instar des cinq autres grands stades du royaume chérifien, ce bijou architectural a coûté cent millions d'euros.
THIAM Mamadou