Arrêté ce matin du 28 novembre, jour de l’indépendance mauritanienne, Hachim Diacko vient d’être libéré avec ses compagnons d’infortune. Il faisait partie des manifestants venus réclamer justice pour les 28 soldats négro-mauritaniens, exécutés par pendaison, dans la nuit du 27 au 28 novembre dans la base militaire d’Inal, au nord du pays, par leurs frères d’armes; lesquels entendaient, par ce geste ignoble, célébrer, la fête de l’indépendance en novembre 1990. Comme chaque année, les veuves, les orphelins, les rescapés militaires et civils, victimes des événements de 1986 – 1990 manifestent ce 28 novembre pour réclamer vérité, justice Ils considèrent depuis lors, le 28 novembre comme une journée de deuil, non de réjouissance. Pour eux, l’indépendance a été souillée par ces exécutions extrajudiciaires. Ainsi, les manifestants venus des quartiers de la périphérie tentaient de se rassembler pour faire un sit-in et une marche protestation, ce que les forces de l’ordre n’ont pas permis. Conduits au commissariat de Tevragh Zeina, Hachim et d’autres manifestants ont été libérés en début d’après-midi.
Il faut signaler qu’en 1993, le gouvernement de l’ancien président Ould Taya a fait adopter par le Parlement mauritanien, une loi d’amnistie pour protéger les commanditaires et les auteurs des exactions commises sur les populations négro-mauritaniennes aussi bien dans les casernes que dans la vallée du fleuve Sénégal.
Membre très actif de TPMN, créé en 2012 pour lutter contre le recensement biométrique lancé par le pouvoir de l’ancien président, Aziz et que les jeunes négro-mauritaniens considéraient comme un moyen d’ « exclure les noirs » et comme un « génocide biométrique », Hachim est considéré comme un des plus grands influenceurs; il est très présent sur les réseaux sociaux et fustige « les ’injustices et l’exclusion » dont les négro-africains sont l’objet de la part du système qui gouverne le pays depuis l’indépendance.
Il faut enfin signaler que des manifestations similaires suivies d’arrestations se sont déroulées à Bababé et à Djéol, dans le sud du pays.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.