Un mort au carrefour des poissons
Considéré pourtant comme l'un des plus sûrs de Nouakchott, le quartier Centre émetteur n'a jamais connu de semaine sans incident ou crime. Une série de meurtres s’y déroula à brefs intervalles. À commencer par celui d’Ould Bougroune décapité par un jeune homme sans antécédents qui lui reprochait d'avoir insulté sa mère. Puis du jeune Ould Eïda tombé sous les coups d’une salope et de son complice. Un innocent jeune homme fraîchement débarqué du Hodh tenta d'attraper un malfaiteur pourchassé par la foule, ce dernier le tua à coups de couteau deux mois plus tard dans la même zone. En 2020, un vieil homme qui venait d'encaisser une grosse somme d'argent à la CAPEC y fut lui aussi froidement assassiné par son propre neveu, aidé d’un complice pour s'emparer du magot. Braquages, vols et cambriolages y sont monnaie courante. Les agents des commissariats Tevragh Zeïna 2 et 3 n'ont donc jamais chômé en ce coin de la ville.
Le mercredi 16 de ce mois, vers 20h, une passante remarque le chauffeur d'un véhicule garé non loin du fameux Carrefour des poissons. L’homme semble écroué sur le volant. Elle attire l'attention d'autres passants. On s'approche pour constater que le conducteur est effectivement inconscient. On informe la police qui vient l'évacuer au CNH où les médecins constatent son décès. Sans blessure ni écoulement apparents, le cadavre est identifié le même soir : Dah ould Salem, un jeune commerçant sans histoires. Sa famille vient récupérer sa dépouille et la police conclut à une mort naturelle. Mais voici qu’on remarque, au moment du lavage funéraire, des lésions en diverses parties de son corps. Il semble avoir reçu plusieurs coups. Informée, la police vient reprendre la dépouille et appelle le substitut du procureur de la wilaya-Ouest qui ordonne, après constat, l’exécution d’une autopsie. La police a ouvert une enquête qui n’a, aux dernières nouvelles, encore rien donné.
Les voleurs de batteries frappent à nouveau
Nous l'avons déjà annoncé à plusieurs reprises : d’insaisissables bandes de voleurs de batteries sévissent à Nouakchott depuis quelques mois. Aucun quartier n'a été épargné par ces malfaiteurs. Ils en ont volé des centaines un peu partout, causant parfois des dégâts dans les automobiles et opérant parfois en plein jour, sans crainte. Le cas des quinze voitures délestées de leur batterie vers 11h du matin au Ksar n'a pas été encore oublié... Et se voit même concurrencé : la semaine dernière, une dizaine de véhicules garés en face de l'ambassade de Chine à l'ilot K a reçu la visite de ces voleurs. Plusieurs autres non loin du carrefour Bana blanc à Tevragh Zeïna ont subi le même sort.
La retraite des baronnes
Domiciliées à Nouakchott depuis 2001, les bissau-guinéennes Antoinette Jackindi et Rose Nuncio Vieira se sont longtemps disputées la mainmise sur les cartels de soum-soum à Sebkha et El Mina. Elles vécurent chacune plusieurs séjours en prison et expulsions hors du pays. Cela ne les a jamais empêchées d’y revenir poursuivre leurs sales besognes. Mais ces dames se sont tout dernièrement retirées de la scène, sans manquer de passer le relais à leur progéniture respective. Après avoir toujours systématiquement transféré es crapuleux bénéfices vers son pays, Antoinette s’y est retirée pour se la couler douce. Rose a préféré quant à elle organiser ici sa retraite. Pour on ne sait quelle raison. Épauler son héritière, peut-être… Toujours est-il que la production et le trafic de ce poison a encore de beaux jours devant lui, malgré les efforts de la police à l’éradiquer.
Mosy