L’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui était en visite en France pour un contrôle médical, a choisi de retourner au pays, ce 20 novembre 22, soit quelques mois des prochaines élections locales. Ce n’est certainement pas une contrainte de justice, mais un choix calculé. Ould Abdel Aziz est, on le rappelle, accusé, entre autres de détournement de deniers publics, de blanchiment d’argent, d’obstruction à la justice...Il attend d’être jugé par un tribunal qui travaille sur son dossier qui lui a été transféré, il y a quelques mois. Aussi, ne voudrait-il pas rater une occasion pour faire entendre une note discordante.
L’ancien président débarque à Nouakchott, au lendemain de la tenue par le parti INSAF de son meeting de rentrée politique. Avec ce rassemblement, le parti lance sa réforme et prépare la campagne électorale, avec à la clef, la désignation de ses candidats aux prochaines élections. Ce qui justifierait le retour de l’ancien Rais qui vient comme pour semer le trouble dans ce processus. Il est à l’affût pour récupérer probablement tous les mécontents qui ne seraient pas choisis par leur parti mais aussi d’autres opportunistes dont regorge l’arène politique qu’il connaît bien comme du reste, son ex alter égo et successeur.
En effet, après avoir indiqué qu’il continuera à faire de la politique, l’ex président a déclaré, depuis la France, qu’il présentera ou soutiendra des candidats aux prochaines élections locales. Même si la justice fait peser sur sa tête l’épée de Damoclès, cette déclaration est suffisante pour agiter la galaxie INSAF qui vient d’entamer et sa mue et les préparatifs de la prochaine campagne électorale. Les missions du parti seront déployées à l’intérieur du pays et dans les 3 wilayas de Nouakchott. Objectif : aider les instances de base à choisir leurs candidats et sensibiliser sur la dynamique de réforme enclenchée depuis la désignation du nouveau président du parti et la création d’une commission chargée de piloter ladite réforme. L’ancien président revient pour tenter de gripper cette machine. Le parti évitera-t-il de tomber dans son piège ? En tout cas, empêcher ses proches et ses amis à accéder à l’aéroport pour accueillir l’ancien président, comme le montrent certaines vidéos, donne l’impression que, libre, l’ancien président continue à déranger le régime en place.