Les États-Unis déclenchent une alerte de « niveau 3 » et déconseillent la Mauritanie aux Américains
Par le biais de son ambassade en Mauritanie, le département d’État américain a déclenché une alerte de « niveau 3 » déconseillant aux ressortissants américains de voyager en Mauritanie en raison de risques terroristes et criminels qualifiés de « sérieux ».Pour étayer son argumentaire, l’alerte américaine dresse un sombre tableau de la situation en Mauritanie où « les crimes violents, agressions, vols à main armée et viols sont devenus courants. La police locale manque de ressources pour répondre efficacement aux crimes graves ».
Pire,« les terroristes peuvent attaquer avec peu ou pas d’avertissement, ciblant des lieux fréquentés par les Occidentaux », soutient la note. Relevant un risque accru dans certaines zones, l’alerte « conseille même aux ressortissants américains qui projetaient de venir en Mauritanie pour diverses raisons de revenir sur leur décision pendant les temps qui courent ». D’autant, ajoute le communiqué, que le « gouvernement américain a une capacité limitée à fournir des services d’urgence aux citoyens américains en Mauritanie. Car les employés de celui-cisont soumis à une autorisation spéciale pour voyager en dehors de Nouakchott, ne peuvent s’y exposer que pendant la journée et il leur est interdit de marcher seul en dehors des zones et des heures désignées».
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La Mauritanie produira du gaz naturel liquéfié à partir de Novembre ou Décembre 2023
La Mauritanie a signé un accord d'exploration et de partage de la production de gaz avec la compagnie pétrolière britannique British Petroleum (BP) et la société américaine Kosmos Energy dans un champ situé dans les eaux atlantiques mauritaniennes. Elle devrait en conséquence commencer à produire du gaz naturel liquéfié à partir de Novembre ou Décembre 2023, selon le ministre du Pétrole, de l'Énergie et des Mines, Abdeslam ould Mohamed Saleh.
Le ministre a précisé que la première production aura lieu sur le site gazier de Grand Tortue Ahmeyim (GTA) dans le Golfe de Guinée, au large de la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal. Considéré comme un des plus grands du golfe de Guinée, le champ pourrait produire jusqu'à dix millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an pour un coût total de 4,6 milliards de dollars. Toujours selon le ministre, la GTA est un des projets les plus profonds au monde et nécessite de nouvelles technologies qui seront utilisées pour la première fois.
Et le communiqué du ministère de déclarer que le champ baptisé « BirAllah » contient près de 2,26 milliards de mètres cubes de gaz, ajoutant que la part de l'État mauritanien dans les recettes sera de 29 %. Il a expliqué que la production du gisement en temps voulu fournit des ressources gazières suffisantes pour réaliser des options de liquéfaction du gaz permettant à la Mauritanie de devenir un futur producteur de gaz. Les études techniques du projet devraient être achevées dans un délai de 30 mois, après quoi une décision finale d'investissement sera prise au cours du premier semestre 2025. « BirAllah est une opportunité de croissance importante pour beaucoup en Mauritanie et nous sommes ravis de continuer à travailler avec nos partenaires sur son potentiel futur développement. »
L’accord signé par le ministre du Pétrole avec le vice-président de BP pour la Mauritanie et le Sénégal, Emil Ismayilov, et le directeur régional de Kosmos, Todd Niebruegge, porte sur trente mois, selon le communiqué. Cela devrait donner aux entreprises et à l’État suffisamment de temps pour parvenir à un plan d’affaires.
La précédente phase d’exploration du bloc C8 qui détient BirAllah a expiré en Juin 2022.Il prévoit de réaliser des études d’ingénierie au cours de cette période et vise une décision finale d’investissement (FID) au premier semestre 2025. BP et Kosmos ont précédemment déclaré que BirAllah pourrait constituer un hub GNL distinct d’une capacité d’environ 10 millions de tonnes par an. BirAllah se trouve à environ soixante kilomètres au Nord du développement de GTA et environ cent kilomètres au large des côtes. Au-delà du nouveau contrat de partage de production BirAllah, la participation directe de BP dans le bloc offshore C-8 (permis d’exploitation) est de 59,2 %, Kosmos Energy détenant 26,8 % et la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) 14 %.
Le ministère a poursuivi en disant qu’il entendait maximiser le contenu local dans le développement de BirAllah, en particulier autour du port de Ndiago. Le plan impliquerait d’y installer des structures de traitement et d’exportation à terre. « Le développement de BirAllah devrait transformer l’économie mauritanienne », ajoute le communiqué, « et confirmerait la position du pays en tant que producteur de gaz. Le champ gazier offrirait également des débouchés aux industries pétrochimiques et à la transformation de l’acier. »
En Août dernier, Kosmos déclarait que les participants avaient convenu des principaux termes et conditions du contrat. La société a également noté la possibilité qu’un plan de développement pour BirAllah puisse également englober la découverte d’Orca. Rappelons que Kosmos avait foré le puits de découverte initial sur BirAllah en Novembre 2015, puis celui d’Orca-1 au quatrième trimestre de 2019, y trouvant également une rémunération. La société a également réalisé des études d’évaluation et de conception sur les deux découvertes en 2021.