Devant la persistante impossibilité du changement du système qui nous gouverne depuis plus de quatre décennies il y a, apparemment, un véritable dilemme qui s’impose à nous: un choix
C’est pour dire que si j’étais contraint de choisir pour mon pays un Président parmi le groupe des présidents qui ont dirigé et marqué notre pays durant cet intervalle de temps en l’occurrence le Président Ghazouani, le Président Aziz qui a précédé ce dernier, le Président Maawiya qui a inspiré Aziz qui l’avait détrôné et le prochain Général Président de la République, j’opterai sans réfléchir pour un Aziz.
C’est à moindre mal que je le ferai - j’emploie un futur-. Puisque tout simplement le premier- Ghazouani- est en train de simuler l’architecture de l’exercice du pouvoir d’Aziz sans pour autant en être capable ni en terme de personnalité, ni en terme de courage et de volonté, ni en terme de stratégie militaire et donc de défense de l’intégrité territoriale. Non plus en terme de diplomatie régionale équilibrée, de nationalisme cohérent et pragmatique, ni en terme, encore moins et aussi d’intelligence. La vulgarisation plutôt d’une espèce de plagiat irresponsable, déroutante, incompréhensible au plan politique, économique et socio-culturel: une conception erronée et bananière d’un pouvoir qui tergiverse nonchalamment; et ce dans la folle sauvegarde des mêmes méthodes de gestion non dominées des affaires de la nation qu’il a gérées et partagées avec les mêmes hommes, les mêmes lobbies extirpés des mêmes circuits en l’immense défaut de n’avoir pas bien repéré un tant soit peu ce que cachait la réalité du pouvoir de Aziz.
Un système érigé au forceps
Devant ce postulat, si Aziz a triché, volé, détourné et dilapidé, il a cependant construit tant bien que mal le minimum indispensable et érigé au forceps un système qu’il dominait avec force stratégie dans son propre enrichissement. Il a spolié mais n’a pas tout partagé, sinon peu, avec ceux qui l’entouraient, qui le vénéraient, tant et si bien que ceux-ci voulaient même transformer son régime en une absurde monarchie constitutionnelle dans une stabilité que notre peuple, l’éternel aplati, le passif, le consensuel à tous égards et l’inoffensif, aurait ingurgitée sans coup férir. Forcené, si je l’étais, et dans cette hypothèse, je déclasserai l’actuel Président.
Par rapport au deuxième, Maawiya, quand bien même parti sans le sou, certes, une qualité humaine rarissime parmi les hommes, la question du choix ne se pose même pas. Car c’est lui qui a enrichi toute une flopée de vautours insatiables, créé une bourgeoisie pas serviable à travers une doctrine économique de répartition ascientifique qui se perpétue encore. Il est, quant à lui, pour moi, le symbole et père- fondateur du système de la GABEGIE caractérisée, de l’irresponsabilité collective, de l’absence totale de toutes les formes de libertés et de la répartition; pire de la réduction du peuple tout entier au passivisme tel un corps, une substance ancrés dorénavant dans son ADN. L’écart entre lui et Aziz, en mon choix, tient la dimension d’un océan. Pour rien au monde je n’opterai pour lui, l’inintelligent en définitive; lui le guide spirituel d’un parti politique unique- en réalité- qui sévit toujours par son legs, ses fondamentaux que sont le tribalisme, le régionalisme, le racisme, le favoritisme, l’injustice: une imbrication de phénomènes concordants qui ont envenimé notre vie politique au détriment de l’Etat de Droit.
Fatalité ontologique
Et pour ce qui est du prochain Général-Président- ou du Maréchal- Président-, je ne doute guère, d’ores et déjà, qu’il ne pourra qu’emprunter le chemin de sa génération conspiratrice qui l’aura déjà bien éduqué, instruit, et préparé pour la relève dévastatrice. Faute de quoi, comme Ghazouani qui l’a devancé il ne pourra gouverner autrement puisque impropre, façonné et génétiquement manipulé d’avance pour assurer la continuité du système qui l’a enfanté.
À l’analyse, la fatalité ontologique étant telle que nous ne semblons pouvoir la contourner, je n’entrevois d’autre logique que celle de considérer que le bon choix est celui d’opter pour un Aziz. Celui qui s’est largement déjà enrichi, qui a assuré ses arrières et ceux de son entourage familial. Celui qui fait montre d’une témérité inégalable, d’une détermination éblouissante à aller de l’avant vers son but en raison de son expérience politique et humaine dans la gestion des hommes qu’il a enrichis mais qui l’ont trompé et trahi. Il connaît maintenant, sans doute, son peuple et les vrais problèmes dont il souffre. Conséquemment, il devra savoir, demain, s’il revenait au pouvoir, faire valoir son leitmotiv, "Le Président des Pauvres", dans l’essai de conquérir le cœur de tout un peuple qui n’exige pas plus que la résolution générale tout juste indispensable des problèmes nationaux qui l’affame. Ne dit-on pas que dans " le pays des aveugles, le borgne est Roi" et que le passé est un patrimoine, le présent une responsabilité et le futur un défi.