Au moment où, dans le monde entier, la priorité absolue des gouvernements est la sauvegarde du pouvoir d'achat du citoyen et le combat acharné contre l'inflation, le nôtre prend, malheureusement, le chemin inverse... Alors que les prix de toutes les denrées de base n'ont, depuis des mois, cessé d'augmenter, atteignant, parfois, des records, le gouvernement vient d'annoncer, brutalement, une envolée des prix du carburant à des niveaux jamais égalés : de 43, 67 MRU à 56,67 pour l'essence et de 38,46 MRU à 49,96 pour le gasoil, du jamais vu ! En dépit de promesses tapageuses, faites en avril dernier, de maintenir la stabilité des prix sur ces produits stratégiques, véritables leviers de commande de l'ensemble du système des prix des denrées de consommation courante. Avec près de 30%, d'un seul coup, cette hausse apparaît comme un acte de provocation contre les populations, toutes catégories sociales confondues, spécialement les plus pauvres et les classes moyennes. Cette situation est d'autant plus inacceptable que la société Addax, fournisseur monopoliste de ces produits, continue de bénéficier des effets d'un contrat largement défavorable à notre pays, accentuant ainsi la tendance à la hausse constante des prix à la pompe.
Il y a lieu de rappeler que la "liberté" pour le gouvernement de fixer les prix à la pompe a permis, durant toute la décennie passée, de maintenir ces prix à des niveaux constamment plus élevés que ceux résultant des fluctuations du marché international, y compris durant les périodes où ils étaient au plus bas dans le monde, contre toute logique économique et toute éthique. C'est ainsi qu'aujourd'hui encore, malgré la tendance observée à la baisse du cours mondial ces dernières semaines, le gouvernement non seulement ne suit pas le mouvement mais annonce ces mesures de hausse draconiennes. Il est évident que toute augmentation lui permet d'engranger de substantiels surplus fiscaux, sans se préoccuper des conséquences dramatiques immédiates sur les consommateurs, véritables vaches à lait d'un pouvoir qui n’a toujours pas mis, comme promis, un terme à la prévarication et à la corruption…
Face aux risques graves pour la paix civile et la sécurité publique, découlant des mesures iniques et anti-économiques de hausse des prix du carburant et des autres denrées de première nécessité, notre Coalition :
- Demande, instamment, aux pouvoirs publics de stopper ces mesures et d'engager, immédiatement, avec les partenaires économiques et sociaux des discussions pour aider à alléger la souffrance des populations ;
- exhorte le gouvernement à s'inspirer des pratiques positives qui se développent partout dans le monde, notamment dans notre voisinage régional, à travers l'amplification des subventions directes et indirectes des produits de première nécessité, y compris les hydrocarbures ;
- demande au gouvernement de réajuster les dispositifs en place de soutien aux populations les plus vulnérables, en axant sur les mesures de correction à la baisse des prix de produits de base ;
- réclame une politique efficiente de lutte contre la corruption, les monopoles et les gaspillages qui continuent de gangrener l'économie du pays et d'alimenter la dérive des prix ;
- appelle le peuple mauritanien à se mobiliser, pacifiquement, pour faire face à ces mesures injustes qui menacent la paix civile dans notre pays.
Nouakchott, le 16 Dhou Al Hijja 1443 – 16 Juillet 2022
Les Partis de la Coalition des Forces Du Changement Démocratique
RFD
UFP
UNAD