La justice sévit contre Ould Nah, Gelongal et cie
Statuant en flagrant délit le jeudi 2 Juin, le tribunal correctionnel de Nouakchott-Ouest a condamné à quatre ans de prison, dont deux ferme, Ahmed Mahfoudh ould Nah, Djiby Ba « Gelongal », Domone Camara, Mohamed Salem ould Beïb, le chef du mouvement « Ajaban », et trois autres prévenus. Ils ont été déclarés coupables « d’incitation à la haine contre une communauté », sur la base de la loi portant protection des symboles nationaux et incrimination des atteintes à l’autorité de l’État et à l'honneur du citoyen. Les voilà tous écroués à la prison civile de Nouakchott. Après celles sécuritaires, les autorités judiciaires semblent avoir ainsi donné dans l’équilibrisme, en arrêtant et condamnant des individus issus de quatre des cinq principales composantes du pays.
Les dispositions de cette loi prévoient des peines lourdes pour « insulte au prestige de l’État et de ses symboles, atteinte aux principes et au caractère sacré de la religion islamique, à l’unité nationale et au domaine territorial, insulte ou outrage à la personne du président de la République, au drapeau ou à l’hymne national »… ainsi que toute « insulte à la sécurité nationale, violation de la paix civile et de la cohésion sociale ».Les peines encourues vont de deux à quatre ans de prison et amendes de 200 000à 500 000 MRU. Le parolier et activiste halpulaar est condamné pour ses propos jugés haineux en réponse à ceux du bassiste contre les Halpulaaren, diffusés sur les réseaux sociaux.
Rappelons que les propos abjects du sieur Mahfoudh ont été vigoureusement et à l’unisson condamnés par des personnalités de tous bords, indignées par ces abominations rappelant les heures sombres de l’histoire de la Mauritanie dont « les plaies ne sont pas encore cicatrisées ». Selon plusieurs observateurs et organisations de droits de l’hommiste, l’adoption par le Parlement mauritanien de cette nouvelle loi a ouvert des perspectives répressives de la liberté d’expression, notamment sur les réseaux sociaux.
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Fin du calvaire des détenus de R’Kiz
C’est la fin du calvaire des détenus de R’Kiz et de leurs proches. Jeudi 2 Juin, le tribunal correctionnel de Rosso a ordonné la libération de trente-deux des quarante accusés dans le dossier des événements de R’Kiz. Les huit autres ont été condamnés à des peines allant de trois mois à une année.
En Septembre dernier, des jeunes étaient arrêtés à Nouakchott et R’Kiz, suite aux actions de protestation contre la médiocrité et la déliquescence des services gouvernementaux. Dans la furie de leur contestation, des services publics (SNDE, SOMELEC, Agence nationale pour les titres sécurisés) avaient été vandalisés. Puis le gouvernement avait limogé tous les responsables locaux.