Lancée il y a quelques semaines à Nouadhibou, la campagne « mon environnement, mon poisson en danger» initiée par l’ONG « Zakia » en appui au mouvement de protestation du comité des usiniers exportateurs de produits halieutiques, une composante de la Fédération Nationale des Pêches (FNP), contre les ravages de la farine de poissons, dite « Moka » est arrivée ce week-end à Nouakchott.
C’est dans ce cadre que les initiateurs ont organisé une journée de sensibilisation au profit de la classe politique, des acteurs évoluant au sein des organisations de la société civile et des leaders d’opinion, dans un réceptif hôtelier de la place.
Cette campagne est justifiée par « la conscience de l’ampleur du ravage insolite touchant à notre patrimoine halieutique et la dévastation de la faune aquatique, avec des dégâts dépassant largement le seuil de tolérance.
Des navires pillant à grande échelle notre poisson, dont le cheval de bataille est l’industrie de farine Moka, opèrent en toute impunité dans nos eaux», explique un document de l’ONG présidée par Mansour Boidaha.
Bekaye Sy Samba, SG de Zakia, dénonce les acteurs « d’une boucherie environnementales que sont les usines de farine de poissons » et salue le début de prise de conscience des autorités gouvernementales face à ce danger.
Les activités des industries de Moka sortant du périmètre fixé par la réglementation, relativement au contrôle des débarquements de la matière (strictement circonscrite aux déchets de poissons, résidus de pêche et la matière dégradée au cours du transport), constituent une véritable menace économique et sociale contre les unités industrielles.
Nouadhibou (100) et Nouakchott (45) comptent au total 145 usines de congélation et de traitement des ressources halieutiques, qui offrent plusieurs milliers d’emplois directs et indirects, selon le groupement des usiniers et exportateurs.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.