Réunis au sein d’une association dénommée « Association des Jeunes Unis de Mesjid Ennour » (AJUME), des jeunes ont procédé, le dimanche 15 Mai, au nettoyage des rues et ruelles dudit quartier. Durant toute la matinée, jeunes garçons et filles s’y sont employés, avec force râteaux, sacs et gants, sans manquer de ramasser les sacs-poubelles déposés devant les maisons. Belle action volontaire de la jeunesse pour améliorer leur cadre de vie ! Outre les ordures balancées dans les rues ou entassées dans des sacs devant les maisons, Mesjiden-Nour se heurte, comme les autres quartiers, au problème des eaux usagées domestiques déversées dans les rues, stagnant parfois longtemps et/ou dégageant des odeurs nauséabondes. Quant aux teinturières, elles creusent des fosses ou s’attachent les services de charretiers pour transporter leurs eaux usées, parfois toxiques. L’association AJUME compte élaborer un plan d’actions pour notamment aider ces travailleuses à trouver des solutions.
Mais, pour l’heure, il s’agit de mener à bien le nettoyage, tout en prévoyant l’organisation du prochain. Tandis que la majorité du groupe balaie, quelques autres interpellent les passants en l’espoir d’obtenir quelques jetons pour acheter de l’eau et des balais pour la prochaine opération. Les passants réagissent positivement, en déposant, avec des encouragements, quelques billets et pièces dans les calebasses qu’on leur tend. Les jeunes du quartier apportent ainsi un sérieux coup de pouce aux efforts de la Société mauritanienne de traitement des déchets (SMTD). Car, en dépit de l’action de celle-ci, le quartier reste sale, les gens ne disposent pas de conteneurs où déposer leurs poubelles, celles de la SMTD sont insuffisantes et souvent loin des logis. C’est pourquoi entrepose-t-on des sacs et sachets en attendant les passages, irréguliers, des véhicules de la SMTD qui ne peuvent pas toujours, il faut le souligner, accéder à certaines rues et ruelles. Faute donc de pouvoir compter sur la SMTD, les citoyens font appel à des charretiers qui transportent les ordures dans les petits dépôts de transit de la société, dans le meilleur des cas, ou les balancent tout bonnement dans des maisons inhabitées, loin des regards des voisins.
Interrogé sur les motifs du volontariat d’AJUME, Amadou Thiam, un de ses responsables, explique : « au commencement, nous avions mis en place cette association pour permettre à tous les jeunes du quartier de se connaître, d’abord, puis de lutter ensemble contre la violence. Il n’était pas rare d’entendre, par ci, par-là, qu’un tel avait été poignardé, un autre agressé, etc. Nous avons pensé que l’union des jeunes au sein d’une association permettrait de lutter contre cette violence grâce à des réunions de sensibilisation. Nous avons accompli avec succès cette première étape : désormais les jeunes travaillent ensemble dans les cérémonies de famille, se rendent visite à domicile et s’aident mutuellement. Pour en arriver là, nous avons approché les parents et certains cadres du quartier qui nous ont aidés à nous organiser et mettre en place une association reconnue par les autorités. Comme vous l’avez constaté de visu, AJUME rassemble un nombre très important de jeunes et notre ambition est non seulement d’aider les habitants du quartier mais aussi de trouver des opportunités pour tous ceux qui n’ont pas réussi à l’école, en aidant particulièrement à l’autonomie des filles et jeunes femmes de l’association ». Espérons que ces jeunes puissent, comme ils l’ambitionnent, continuer à contribuer à l’amélioration du cadre de vie de leur quartier. Les meilleures solutions à cette fin se trouvent dans l’organisation de la proximité et l’union de ces juvéniles dynamismes en constitue un potentiel de tout premier plan.
DL