Ahmed Mahfoudh ould Nah coffré pour avoir appelé à l’extermination des Halpulaar
Pour avoir appelé à l’extermination et à la déportation des Halpulaar à travers des audios abjects d’une ignominie sans précédent, Ahmed Mahfoudh ould Nah a été arrêté jeudi dernier par la police. Face à l’extrême gravité de tels propos, le procureur de la République se devait de s’autosaisir, comme il est d’usage. Mais il n’en fut rien. Mais différentes plaintes déposées à l’encontre du fautif, notamment par le Front Républicain pour la Démocratie et l’Unité(FRUD) et Touche pas à ma Nationalité, la machine judiciaire s’est vue obligée de se mettre en branle. Démarche citoyenne qui vit les maîtres Idriss Sow et Alassane Touré introduire une plainte pour incitation à la haine raciale auprès du parquet de Nouakchott-Ouest qui chargea la police d’appréhender le dénommé Ahmed Mahfoudh.
Dans son communiqué, la police a précisé qu’elle a pu identifier l’auteur d’enregistrements audio sur certaines plateformes de media sociaux ces derniers jours, incitant à la haine et au racisme et proférant, à l’endroit de citoyens, des insultes fondées sur la couleur et l’appartenance raciale. Le communiqué de la police précise que « cette personne a été arrêtée à la demande du Parquet général qui a ordonné l’ouverture d’une enquête », ajoute le communiqué,« et cette personne sera en suivant traduite en justice ». La Direction générale de la Sûreté nationale réaffirme ainsi qu’« elle ne tolérera aucune entorse à la loi ni tout ce qui pourrait porter atteinte aux intérêts supérieurs du pays, quelle qu’en soit l’origine. […] elle demeure soucieuse de la préservation et le respect des libertés publiques et les droits de l’homme conformément aux dispositions légales ».
Les propos abjects du sieur Mahfoudh ont été vigoureusement et à l’unisson condamnés par des personnalités de tous bords indignées par ces abominations rappelant les heures sombres de l’histoire de la Mauritanie dont « les plaies ne sont pas encore cicatrisées ». Interpelé au Parlement, par la députée Kadiata Malick Diallo rappelant la loi contre la discrimination et la cybercriminalité, Ould Boyé annonce qu’une information a été ouverte par le procureur de la République et assure que l’unité nationale est une ligne rouge : quiconque la franchit subira les foudres de la loi. Kadiata Malick Diallo a invité le département de la justice et le gouvernement à assumer leurs responsabilités devant le peuple mauritanien et devant l’histoire :« ces actes sont graves et menacent les fondements de l’unité nationale ».
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La France va financer la construction d’un institut de formation des professionnels de la justice
Afin de renforcer les compétences de son système judiciaire et le rendre plus accessible aux personnes vulnérables, la Mauritanie veut intensifier la formation des professionnels de justice, grâce au financement de la France.
La Mauritanie, représentée par son ministre des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs, Ousmane Mamoudou Kane, et la France représentée par son ambassadeur près la Mauritanie, Robert Moulié, et la directrice de l’Agence française de développement (AFD), Bénédicte Brusset, ont signé le mardi 10 mai, une convention qui prévoit la construction d’un institut spécialisé dans la formation des professionnels de la justice.
A son ouverture, l’établissement sera chargé de former et de renforcer les compétences des magistrats, greffiers et avocats.
Il sera construit dans le cadre d’un projet de renforcement du système judiciaire en Mauritanie. A cet effet, l’AFD va débourser une enveloppe de 6,5 millions d’euros (6,73 millions de dollars). La contribution du gouvernement mauritanien s’élève à 650 000 euros.
Il est question à travers ce projet d’améliorer le dispositif d’aide judiciaire et légale pour les personnes les plus vulnérables, et de favoriser la confiance des citoyens et des justiciables dans le système judiciaire, afin de contribuer au renforcement de l’Etat de droit. Il est aussi prévu l'accompagnement de directions clés et d'inspections générales du ministère de la Justice dans leurs efforts de modernisation.
L’ambassadeur Moulié a souligné que le projet « se propose de renforcer le rôle des MOUSLIHS (conciliateurs traditionnels, Ndlr) dans le système judiciaire par une plus grande articulation avec les tribunaux qui consigneront le résultat des médiations par une formation sur les domaines de compétence dont ils sont responsables.»
Depuis quelques années, la Mauritanie travaille à améliorer son système judiciaire afin de bâtir un service public de justice accessible, moderne, efficace et capable de renforcer la cohésion sociale.