La Ligue des Champions, décidément une épreuve phare des matchs de légende entre les meilleurs clubs du monde
La demi-finale Réal/Man City aura atteint des sommets d'intensité émotionnelle comme tous les matchs du Réal depuis les 8ème de finale. Il faut reconnaître que les rencontres impliquant le Réal provoquent souvent une onde de choc dont on a du mal à se relever. Par sa capacité unique à se sortir des pièges infernaux que lui tendent ses valeureux concurrents, la richesse de son effectif où des jeunes aux dents longues surgissent quand les seniors ne trouvent plus la solution, sa générosité dans l'effort pour venir à bout de ses adversaires réputés qu'ils se nomment le PSG et sa cohorte de stars, Chelsea et son titre mérité de champion d'Europe, Manchester City avec le football offensif le plus abouti au monde.
Tsunami
Revenons à la demi-finale et ses retournements de situation les plus inattendus. Qui pouvait imaginer entre la 84 et 89ème minute que le Réal, mené 3-5 avec un retard de 2 buts, pouvait revenir dans la partie ? Personne, bien sûr. À commencer par moi-même. Pour qui les carottes de Madrid semblaient définitivement cuites après une pâle copie de 89 mn de jeu où le Réal était incapable de cadrer un seul tir. Énorme, le retour que va entamer cette équipe de tous les records.
Et puis, une sorte de Tsunami commence à souffler dès les dizaines de secondes précédant la fin du temps réglementaire avec le réveil des adolescents du Réal qui prirent le match en main, Modric, Kroos et Casemiro ayant vite rendu les armes. Camavinga toujours prêt à sonner la charge, dès la dernière demi-heure de jeu, centre sur Benzema qui saute magistralement pour intercepter et orienter le cuir sur son jeune coéquipier, Rodrygo de son nom, lequel effectue le geste parfait pour catapulter le ballon dans les filets anglais. Moins de deux minutes après, c'est au tour d'un Carvajal, énorme sur l'aile droite, de centrer pour retrouver qui ? La tête de Rodrygo qui défie des défenseurs citizens beaucoup plus grands. Et parvient à lober astucieusement Ederson, son compatriote brésilien. En moins de deux minutes, le Réal vient d'écrire une des plus belles et improbables remontadas de la Ligue des Champions. Les prolongations ne furent dès lors qu'une formalité permettant à Benzema, en bon torero espagnol, de donner le coup de grâce aux anglais et à leur charismatique coach Guardiola. Permettant au Réal d'accéder à sa 17ème demi-finale. Un record !
Une équipe de rêve
Une pluie de superlatifs vient couronner la victoire du Réal. Grâce notamment à Rodrygo 21 ans, Camavinga 19 ans et Courtois dont on peut affirmer qu'il est sans aucun doute le meilleur à son poste depuis l'éclipse de l'Allemand Manuel Neuer. Le Réal sait aussi couver ses jeunes pépites, auquel il faut ajouter Vinicius l'ailier virevoltant, et leur faire atteindre le graal. Cette capacité à faire émerger sa jeunesse dorée auprès des vétérans ayant participé à toutes les grandes campagnes européennes est un autre trait de sa légendaire spécificité comme équipe exemplaire. Et que devient Benzema dans ce réveil ravageur du Réal? Au bout du compte un KB9 un peu moins étincelant mais auteur d'un dernier but synonyme de qualification et d'une merveille de passe décisive. Une performance XXL. La marque minimale du meilleur joueur au monde actuel. Quels que soient le résultat de la finale et les prestations de Salah et Mané le ballon d'or ne devrait pas échapper à Benzema. Grâce à ses dix (10) buts face à 3 des 5 meilleures équipes d'Europe. La géniale constance du français le place nettement au-dessus du lot des candidats au BO.
Que n'a-t-on dit sur la victoire du Réal ? Incroyable, inimaginable, surréaliste ! Cette équipe a quelque chose de sublime. Une marque indéfectible. Qui la place hors du champ de toutes ses grandes rivales. Un je-ne-sais-quoi ! Une sorte de magie suprême. Qui réduit le terme "Impossible" à une forme de routine et même parfois à une banalité répétée à l'envi. Néanmoins, il existe une unanimité autour de cette équipe inclassable et souvent dominatrice sur tous ses adversaires. Sa culture de la victoire, son histoire fantastique, ses trophées à la pelle, l'attrait qu'elle exerce sur tous les footballeurs dont le rêve unique est de devenir un jour galactique madrilène. Même Mbappé, le joueur le plus prometteur au monde, n'y échappe pas malgré les contrats mirobolants que lui proposent en vain les Qataris. L'histoire du Réal n'a pas encore fini de nous éblouir et fantasmer. Rendez-vous à Paris le 28 mai pour une finale de rêve.
Bechir Fall