Lorsqu’il aperçut sur un trottoir un homme tenant une pancarte déclarant :« Mort aux cons ! » « Vaste programme ! », lança tout de go le général de Gaulle qui avait le sens de la répartie. Notre président fera-t-il sienne cette réplique devenue célèbre, lorsqu’on lui dira : « Sus aux prédateurs ! » ? Il n’en est en tout cas pas loin puisque, malgré ses efforts répétés, le licenciement de ministres, directeurs et autres chefs de projet ayant eu maille à partir avec l’argent public, il n’arrive toujours pas à débarrasser le pays d’un mal qui le ronge jusqu’aux racines. C’est à se demander si la prévarication est à ce point entrée dans nos mœurs qu’il en devient impossible de l’extraire. Il ne se passe en effet pas un jour sans qu’un scandale lié à un marché de gré à gré, détournement de deniers publics ou mauvaise gestion caractérisée n’éclate au grand jour. La norme en quelque sorte alors que des cas de ce genre ne devraient être que l’exception d’un pays pauvre disposant de peu de ressources dans un océan de besoins. Certes, l’Inspection générale de l’État a fait des efforts louables au cours des derniers mois, sur injonction du président himself mais la tâche reste encore ardue. Tant que des procès publics ne seront pas organisés pour ces aigrefins, avec, à la clé, des sanctions exemplaires et l’inscription de leur nom au fronton de la honte, on ne sortira pas de l’auberge. Quand le pli est pris, c’est toute une histoire pour l’effacer. C’est vrai partout mais ça l’est particulièrement chez nous où l’avidité effrénée à s’enrichir par tous les moyens en dispute à un entêtement au moins aussi ancré que chez les bretons…
Ahmed ould Cheikh