C’est le dernier jour d’ouverture des boutiques de l’opération Ramadan. Il y avait foule devant la boutique de Sebkha. Des bousculades et des prises de gueules. Certains en sont même venus aux mains devant des gardes dépassés et accusés de complaisance avec des courtiers venus sortir des produits au profit d’une catégorie de citoyens, contre 1000 à 2000 Um. Obligé de sortir pour tenter de mettre de l’ordre, le vendeur a été hué par des jeunes dames. Il a fallu que les gardes interviennent et la boutique ferme pour un moment. Devant le tohubohu, un groupe de gardes arrive sur les lieux, discute avec les citoyens puis repart, muni d’un cahier à la préfecture.
L’opération devant se terminer aujourd’hui, il fut difficile de faire respecter le rang, la liste établie chez le Hakem le mercredi dernier n’a pas été é respectée, tonne une dame, ceux qui ont reçu les produits aujourd’hui, ne sont pas sur la liste prévue pour ce matin, c’est du thieb- thieb, ajout une autre très furieuse. Le spectacle était pathétique. Une jeune dame accusée d’entrer et de sortir du magasin sous les yeux du vendeur et des gardes, a été passée à tabac par des jeunes dames en furie, révoltées et qui dénonçaient à haute voix, l’injustice. Une injustice qui se voit à l’œil nu. Pour éviter le rang et bénéficier de quelques produits, il suffit de s’attacher les services d’un courtier connu de tous et qui vous sort le kit qui s’est réduit aujourd’hui à deux produits : un sac de riz de 25 kg et un sac de 50 kg de sucre, cédés contre 11750 Mro. Avec 3 kg de Célia, ce kit est revendu à 22000 Um devant la porte du magasin aux particuliers et à des commerçants qui rôdent autour.. Composé au début de l’opération de 25 kg d’oignons, de 25 kg de pommes de terre, d’un sac de 25 kg de sucre, 3 kg de Célia, de 5 litres d’huile et d’un carton de dattes, le kit était vendu à 18050 UM.
Face au spectacle de ce matin, force est de constater que l’administration est loin d’être proche des citoyens ; ils sont laissés, au meilleurs des cas avec des gardes ou des policiers dont certains usent de leur influence pour acheter ou faire acheter pour d’autres. Des opérations aussi importantes ne devraient pas être gérées avec légèreté. L’Etat a mis des moyens pour soulager les citoyens, non pour du faire semblant. Les produits destinés aux nécessiteux sont frauduleusement acquis par certains citoyens et commerçants et revenus, au su et au vu des autorités, sur les artères de la capitale, notamment au carrefour Foire.