Sebkha : Bousculades et favoritisme dans une boutique Ramadan

27 April, 2022 - 19:28

C’est le dernier jour d’ouverture des  boutiques de l’opération Ramadan. Il y avait foule devant  la boutique de Sebkha. Des bousculades  et des prises de gueules. Certains en sont même venus  aux mains devant des gardes dépassés et accusés de complaisance avec des courtiers venus sortir des produits au profit d’une catégorie de citoyens, contre 1000 à 2000 Um. Obligé de sortir  pour tenter de mettre de l’ordre, le vendeur a été hué par des jeunes dames. Il a fallu que les gardes interviennent et la boutique ferme pour un moment. Devant le tohubohu, un groupe de gardes arrive sur les lieux, discute avec les citoyens puis repart, muni d’un cahier à la préfecture.

L’opération devant se terminer aujourd’hui, il fut  difficile de faire respecter le rang, la liste établie chez le Hakem le mercredi dernier n’a pas été é respectée, tonne une dame, ceux qui ont reçu les produits aujourd’hui, ne sont pas sur la liste prévue pour ce matin, c’est du thieb- thieb, ajout une autre très furieuse. Le spectacle était pathétique. Une jeune dame accusée d’entrer et de sortir du magasin sous les yeux du vendeur et des gardes,  a été passée à tabac par des jeunes dames en furie, révoltées et  qui dénonçaient à haute voix, l’injustice. Une injustice qui  se voit à l’œil nu. Pour éviter le rang et bénéficier de quelques produits, il suffit de s’attacher les services  d’un courtier connu de tous et qui vous sort le kit  qui s’est réduit aujourd’hui à deux produits : un sac de riz de 25 kg et un sac de 50 kg de sucre, cédés contre 11750 Mro. Avec  3 kg de Célia, ce kit est revendu à 22000 Um devant la porte du magasin aux particuliers et à des commerçants qui rôdent autour.. Composé  au début de l’opération  de 25 kg d’oignons, de 25 kg de pommes de terre, d’un sac de 25 kg de sucre, 3 kg de Célia, de  5 litres d’huile et d’un carton de dattes, le kit était vendu à 18050 UM.

Face au spectacle de ce matin, force est de constater que l’administration est loin d’être proche des citoyens ; ils sont laissés, au meilleurs des cas avec des gardes ou des policiers dont certains usent  de leur influence pour acheter ou faire acheter  pour d’autres. Des opérations aussi importantes ne devraient pas être gérées avec légèreté. L’Etat a mis des moyens pour soulager les citoyens, non pour du faire semblant. Les produits destinés aux nécessiteux sont   frauduleusement acquis par certains citoyens et commerçants  et revenus, au su et au vu des autorités,  sur les artères de la capitale, notamment au carrefour Foire.