Le 31 Mars 2021, lors du salon de l’élevage organisé avec fracas à Timbédra, des hommes d’affaires et des banquiers s’étaient donné le mot pour accourir en masse dans la grande ville de l’Est. Répondant à l’appel de la patrie, après l’avoir copieusement sucée, comme ils savent si bien le faire quand elle a besoin d’eux, ils promirent, à l’occasion, monts, merveilles, projets grandioses et investissements lourds. Des milliards fictifs se sont retrouvés sur la table. On pensait alors– un peu hâtivement, il est vrai… – que l’agriculture et l’élevage allaient enfin sortir de l’ornière et devenir de véritables moteurs de développement. Disposant d’un immense cheptel, de terres fertiles et de suffisamment d’eau pour assurer leur irrigation, le pays n’avait besoin que d’investisseurs capables de joindre l’acte à la parole.
Un an après, où est-on avec ces promesses mirobolantes ? Il y a quelques jours, au Palais des congrès et toujours devant le président de la République, nous avons eu droit à la même litanie de promesses. Au lieu de se répéter, nos braves hommes d’affaires si soucieux de l’intérêt général auraient pu nous dire où en sont les projets qu’ils s’étaient engagés de réaliser il y a un an. A moins qu’ils ne nous rétorquent, à l’instar de Chirac, que « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». Et, comme personne n’y a jamais cru, elles sont donc parties à vau-l’eau. Mais, de grâce, qu’ils ne reviennent surtout pas nous bassiner, à la prochaine occasion, avec des discours lénifiants et des milliards dont personne ne verra jamais la couleur ! Quand on n’a pas de parole, inutile de le crier sous les toits…
Ahmed ould Cheikh