Depuis quelques jours, des hommes et des femmes ressortissants de certains pays africains, notamment des Congolais, Sud-Africains et autres venus des pays de l’Afrique centrale essentiellement sont traqués par les services de sécurité. A ces Africains qui ont choisi de venir s’installer en Mauritanie, les autorités reprocheraient de ne pas s’être munis de la fameuse carte de séjour vendue à 30.000 UM. Autant l’exigence de cette formalité est normale, autant le zèle qui frise le racisme et la xénophobie dont font preuve les agents de sécurité est humiliant. Certains Africains prétendent même que les autorités mauritaniennes ménagent plus certains étrangers, notamment originaires de pays arabes plus qu’elles ne le font avec les Africains. Or, déclare un Ivoirien excédé : « Les Mauritaniens vivent nombreux tranquillement dans toute la Côte d’Ivoire ». Cette chasse aux Africains peut avoir des conséquences fâcheuses sur la vie des dizaines de Mauritaniens qui vivent dans les espaces ouest africains de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont la Mauritanie n’est plus membre depuis plusieurs années. Géographiquement, la Mauritanie se situe entre les deux Afriques : Noire et blanche. De tout temps, jusqu’à la fin des années 70, cette position géostratégique a constitué un grand atout qui a permis au pays d’entretenir d’excellents rapports avec les deux ensembles qui constituent l’Afrique. Les relations de feus El Hadj Omar Bongo, Mobutu Sesse Seko et beaucoup d’autres avec le président Moktar Ould Daddah sont légendaires. Le premier avait offert un avion à la Mauritanie. Le second le financement de la construction de l’Ecole Normale Supérieure. Les Africains vivent encore nombreux en Mauritanie, surtout dans les grandes villes de Nouakchott, Nouadhibou, Zouerate et Rosso où ils pratiquent toutes sortes d’activités. De la plus licite à la plus illicite : Garagiste, domestiques, chauffeurs, détaillants à la sauvette, revendeurs de produits de sonde main, pêcheurs…Mais aussi dealer, vendeurs de sou soum et autres….
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !