Quarante kilomètres qu’on n’arrive pas à réhabiliter, deux tronçons de cinquante kilomètres chacun attribués à deux sociétés (fictives ?) il y a plus de deux ans et qui avancent à pas de tortue. La route qui relie le PK 110 de Nouakchott à Aleg est devenue un véritable calvaire pour les mécaniques, les dos et…les nerfs. Le ministre de l’Équipement s’y est pourtant rendu à plusieurs reprises, tenant réunion sur réunion avec les responsables des sociétés… sans que les travaux n’avancent d’un pouce. Ni avertissement décerné, ni pénalité de retard imposée. Trouvez-vous d’ailleurs normal, qu’en soixante années d’indépendance et malgré tous les déboires qu’ont connus nos routes, les retards dans l’exécution des travaux, le travail mal fait et mal fini, aucune société n’ait jamais été blacklistée ? Et, après une décennie de laisser-aller, au moment où l’on pensait que les choses iraient désormais mieux, voilà qu’on retombe dans les mêmes travers. Qu’est-ce qui empêche, par exemple, le ministère d’amender ces sociétés et de leur retirer les marchés pour que plus personne ne se hasarde à agir de la sorte ? Un simple regard sur nos routes nationales en dit long sur l’état de déliquescence du secteur. Une seule d’entre elles est praticable à ce jour : la route Nouakchott-Rosso. Et vous savez pourquoi ? Parce qu’elle a été construite aux normes par une société française. Pourquoi ne pas attribuer la construction ou la réhabilitation de nos routes à des sociétés étrangères si les nôtres en sont incapables ? Éternel problème du « moins disant » financier qui permet de réaliser de petites économies mais vous en fait perdre beaucoup plus dans le non-respect des délais, la qualité des matériaux et du matériel, ainsi que dans l’exécution des travaux…
Ahmed ould Cheikh