Après avoir subi une angioplastie au centre national de cardiologie (CNC), le 28 janvier 22, M. Abdel Baghy Ahmed Bouha, actionnaire et ancien directeur général de la Nouvelle Banque de Mauritanie (NBM) a été reconduit le 16 février en prison où il avait été placé en détention provisoire. Une décision qui interroge et émeut les avocats et ses proches, d’autant plus que le certificat médical délivré, le 1er février 22 par son médecin traitant, qualifie son « état de santé de  grave » et nécessite  un suivi cardiologique rapproché et une convalescence de 3 mois dans un milieu calme, adapté à sa situation sanitaire.  
Face à cette situation, les conseils de M. Abdel Baghy ont introduit une demande de liberté provisoire rejetée par la justice,  raison pour laquelle l’un des avocats  parle  d’un « scandale absolu », et d’un « acharnement » contre leur client qui, rappelle-t-on, n’est condamné par aucun tribunal. Le conseil dénonce le non respect du code de procédure pénale qui prévoit une détention provisoire de 8 mois maximum (soit 4 mois fois deux). « Aujourd’hui, cet actionnaire de la NBM entre dans  son 13e mois de détention  et  on refuse de le  mettre en liberté provisoire alors qu’il vient d’être opéré  du cœur, c’est du jamais vu, c’est un acharnement », proteste l’avocat.
Le cas d’Abdel Baghy   interpelle l’opinion  et les proches de l’homme d’affaires. En effet, en comparant le sort de cet homme à celui de l’ancien président Ould Abdel Aziz, certains n’hésitent pas à parler de «  liberté provisoire, deux poids deux mesures ».
Il faut rappeler que la NBM avait été cédée, en 2020, à une Ouguiya symbolique au Canadien Westbridge, avec engagement du passif. Une décision que les avocats et leurs clients, Abdel Baghy et Mohamed Limam Ould Benna dénoncent en pointant du doigt le régulateur, la BCM qui les aurait forcés à céder leur banque. La NBM a été créée en 2014.