La coordination des ONG de défense des droits de l’homme célèbre le 10 décembre sous le thème «L’Egalité et la Non- discrimination »

11 December, 2021 - 00:24

La coordination des organisations nationales de défense des droits de l’homme a célébré ce 10 décembre la journée mondiale des droits de l’homme sous le thème : « L’Egalité et la non-discrimination ». La cérémonie s’est déroulée à l’hôtel Azalai et a vu la participation de plusieurs responsables d’Ong et de partenaires techniques et financiers. Tous ont mis à profit cet évènement pour discuter des progrès mais surtout des insuffisances en matière de lutte pour les droits de l’homme. 

A l’occasion, plusieurs intervenants ont pris la parole pour donner leur point de vue sur la situation des droits de l’homme en Mauritanie. Mme Siniya Haidara, présidente de l’association des jeunes femmes éducatrices, a lu la déclaration publiée à l’occasion de la célébration de cette journée et dans laquelle elle lance un appel au président de la République à œuvrer davantage pour que la culture des droits de l’homme soit ancrée dans l’action du gouvernement. La coordination a mis à profit cette rencontre pour passer en revue un contexte marqué par la COVID qui accentué la précarité des populations, mais également, les raideurs au niveau des efforts du gouvernement pour adopter un certain nombre de textes visant surtout à améliorer les conditions de travail des organisations de défense des droits de l’homme. « On ne peut pas célébrer cette journée sans  penser à ce qui vient de se passer à N’Gawlé (Trarza) où des populations  ont été expropriées de leurs terres ancestrales, maltraitées  et où des défenseurs des droits de l’homme venus les soutenir  ont été arrêtés et croupissent à la prison de Rosso ; à ce qui s’est passé à Bababé, le 28 novembre dernier où pour avoir voulu manifester leur ressenti, des citoyens ont été malmenés par les forces de l’ordre », s’est indignée  Mme Camara Salimata Sy, présidente de l'Association Mauritanienne pour la promotion de l'éducation de l'enfant (AMPEF). Tout en saluant quelques progrès, elle a déploré les lenteurs ou obstructions observés pour l’adoption de certains textes juridiques: « Nous attendons depuis quelques années l’adoption de la loi sur les violences basées sur le genre (VBG) mais aussi celle de la protection des défenseurs des droits de l’homme ». 

Le contexte aidant, la présidente de l'AMPEF a déploré la dégradation des conditions de vie des populations démunies à cause de l'augmentation récurrentes des prix des produis vitaux. « C’est un droit que d’avoir une vie décente, pour soi, pour ses enfants et pour sa famille » a-t-elle martelé.

A la fin de son propos, et après avoir remercié tous ceux qui soutiennent la société civile et les défenseurs des droits de l’homme, Mme Camara a lancé un appel à l’ensemble des acteurs à persévérer et à œuvrer pour une meilleure coordination entre les acteurs ; « la tâche est rude mais exaltante », a-t- elle indiqué.

 Lui emboitant le pas, les autres intervenants ont incité la société civile mauritanienne à sortir de sa torpeur, à améliorer ses instruments et ses activités afin que leurs impacts soient ressentis davantage par les populations. «Nous devons nous atteler à combler le grand retard que nous accusons par rapport aux autres sociétés civiles en œuvrant pour la transparence de tout ce qui se fait, donc rester de véritables sentinelles », a souhaité M. Diallo.

Rappelons que la première Journée des droits de l’homme a été lancée officiellement en 1950, après l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONUde la résolution 423 (V) invitant tous les États et les organisations intéressés à faire du 10 décembre de chaque année la Journée des droits de l’homme.