Ousmane Diagana: L’école publique était reconnue pour la rigueur et les valeurs qu’elle transmettait

9 December, 2021 - 01:19

Dans son allocution à la faveur du sommet sur l’éducation au Sahel tenu le 05 décembre 2021, M. Ousmane Diagana, vice-président de la Banque Mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale a fait un plaidoyer pour l’école publique. Il a souligné que c’est à travers l’école publique que les valeurs étaient transmises aux élèves et étudiants. Extraits de son allocution prononcée dimanche 05 décembre au palais de Congrès de Nouakchott.

“La personne qui vous parle du haut de cette tribune, tout comme sans doute, la majorité des personnes présentes dans cette salle, est un pur produit de l’école publique, du primaire à l’université.
Une école publique aujourd’hui décriée mais qui jadis était reconnue pour la rigueur et les valeurs qu’elle transmettait aux élèves et étudiants ; une école publique dont les enseignants, ayant souvent sur papier un niveau de formation peu élevé, forçaient l’admiration et le respect de la communauté en raison de leur amour pour leur métier et de leur vaste culture générale.
Cet engagement des enseignants et de la communauté pour la cause de l’éducation est encore présent dans beaucoup d’écoles.
Cet engagement reste également présent chez beaucoup d’enseignants malgré les nombreux handicaps dont souffre le système. Ce sont ces handicaps qu’il faudra lever : pour que l’école publique retrouve son lustre d’antan ; pour qu’elle ne soit plus une école à la traine fréquentée uniquement par ceux qui n’ont pas les moyens de la fuir ; pour combler le fossé entre l’école du milieu rural et celle du milieu urbain et entre l’école privée à but non lucratif et l’école publique.
Et enfin pour que l’école publique sache s’adapter pour préparer les élèves et les étudiants à prendre en main leur destin et celui de leur communauté, les doter d’aptitudes de mobilité dans l’espace professionnel et géographique dans un monde qui change de plus en plus vite, un monde interconnecté, un monde dans lequel savoir et savoir-faire sont devenus les clés du progrès et de l’autonomie.(…)
Adopter pour l’ensemble du système éducatif le comportement qui sied aux situations de crise permettra de sortir du carcan administratif qui pénalise son efficacité : je pense aux retards dans la distribution des intrants pédagogiques et dans le déploiement du personnel et sa gestion sous-optimale pour ne citer que deux exemples parmi tant d’autres.
Des ruptures sont nécessaires pour créer de nouvelles dynamiques. La Banque mondiale est prête à vous accompagner dans ces réformes.”