Le lundi matin, 29 novembre 2021, aux alentours de 11 heures, les femmes sont sorties en grand nombre dans la ville de Bababé pour dénoncer les violences policières et exiger le départ du commissaire de police et du Hakem Mouçaîd qu’elles accusent d’être à l’origine de la répression contre les jeunes qui manifestaient contre la pendaison délibérée de 28 soldats négro-africains pour célébrer l’indépendance de notre pays en 1990. A en croire plusieurs sources, le jeune Issa Diallo, célèbre rappeur a été délibérément ciblé par les policiers qui l’ont sauvagement torturé. La victime affirme avoir identifié ses bourreaux. Il s’est retrouvé avec des fractures au niveau de ses membres. Avec lui d’autres jeunes ont été sauvagement torturés avant d’être évacués dans la soirée à l’hôpital de Boghé. Selon toujours ces sources, le Hakem Mouçaîd s’est particulièrement illustré dans cette salle besogne. Comment un Etat qui crie à longueur de journée qu’il est démocratique, peut-il s’illustrer de la sorte ? Des policiers formés pour appliquer la loi, dérivent et font du mal dès qu’ils sont sur le terrain! Qu’est-ce qui coûtait à la police d’encadrer la marche et ne pas la réprimer aussi sauvagement ? Pourquoi donc organiser une prière à Kaédi sur la mémoire de ces chers soldats tués arbitrairement ?
Ces jeunes blessés graves ont été déjà évacués à Dakar où ils ont été pris en charge dans une clinique privée grâce aux ressortissants établis à l’étranger. Une diaspora, elle aussi indexée par certains citoyens d’avoir instrumentalisé à distance ces jeunes via internet. Des accusations qui restent à vérifier. Entre la période où ces crimes ont été commis et maintenant, ça fait plus de trente ans. L’Etat croyait qu’en promulguant une loi d’amnistie, il pourrait absoudre ces crimes. Mais c’était sans compter avec la résistance des leurs. Les responsables de ces forfaits sont aujourd’hui traqués partout. Le relèvement d’un général de ses fonctions à Bangui après de fortes pressions de Mauritaniens établis à l’extérieur en est une parfaire illustration.
Quand feu Sidi Ould Cheikh Abdallahi déclarait sur les ondes de RFI qu’à défaut d’une solution, la justice devra accomplir son travail ; un coup d’état s’en est suivi sans tarder. Et l’actuel président, Mohamed Cheikh Ghazouani fait partie de ceux qui l’ont renversé, non ! Il ne sert à rien de réprimer les citoyens qui revendiquent leurs droits mais reconnaitre ces crimes graves et ouvrir une enquête serait salutaire. Les responsables doivent parler et demander pardon aux victimes et au peuple mauritanien plutôt que de continuer à s’obstiner à brandir le bâton contre toute résistance. Ce phénomène de révolte risque de flamber à l’avenir, l’Etat doit en être conscient.
Brahim Ely Salem
CP Calame Brakna