Bababé : les femmes réclament le limogeage et la traduction en justice des autorités départementales
À Bababé, la population réclame le limogeage et la traduction en justice du hakem mouçaïd, du commissaire de police et des agents responsables de la brutale répression contre les jeunes manifestants pacifiques qui exigeaient, le 28 Novembre dernier, l’abrogation de la loi scélérate d’amnistie et le jugement des tortionnaires impliqués dans les années de plomb.
Les manifestants, essentiellement des mères de famille, demandent également la libération des détenus. Selon ces dames, au moins deux des cinq manifestants arrêtés ont été délibérément et grièvement blessés par les forces de l’ordre au moment de leur arrestation. Et de dénoncer les atroces conditions de détention des jeunes qui seraient torturés, disent-elles, par leurs geôliers. Demandant la libération de leurs enfants, les mères de famille jugent insensée la propension des forces de l'ordre de Bababé à réprimer une manifestation pacifique.
La même répression s’est abattue sur les manifestants pacifiques à Boghé qui réclamaient également justice pour les vingt-huit militaires négro-africains pendus à Inal, en cette sinistre nuit du du 27 au 28 Novembre 1990,par leurs frères d’armes pour célébrer la fête de l'Indépendance. Dans le sillage des actions de protestations dans la Vallée contre cet acte ignoble inimaginable ailleurs, d'autres activistes à Dakar, Nouakchott, Paris et Washington ont réclamé justice pour les victimes des massacres de 1990-1991.
Les blessés graves dont le rappeur Thomas Sankara Samba Diallo ont été évacués dans un hôpital au Sénégal. La CVE/VR projette d’aider les victimes à ester en justice contre leurs bourreaux afin d’obtenir justice. Et de rappeler, dans un communiqué, au régime de Mohamed Cheikh Ghazwani que« la répression, l’intimidation et la fuite en avant dans le refus du règlement de ces actes génocidaires ne feront que creuser davantage le fossé entre nos différentes composantes nationales et mettre en péril l’existence même de notre pays. Seul un règlement définitif de la question prenant en compte les devoirs de vérité, justice, réparation et mémoire est à même d’apaiser les souffrances des victimes rescapées et ayants droit et de réconcilier les cœurs ».
Trente-trois pays africains appellent à une aide extérieure pour couvrir leurs besoins alimentaires
« Quarante-quatre pays dans le Monde, dont trente-trois en Afrique, [notamment la Mauritanie, ndr] requièrent toujours une aide extérieure afin de couvrir leurs besoins alimentaires », prévient l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), dans un rapport publié jeudi. D’après ce dernier document en date de la série « Perspectives de récoltes et situation alimentaire », l’agence onusienne note que les conflits et la sécheresse aggravent l’insécurité alimentaire dans plusieurs régions du Monde, en particulier en Afrique de l’Est et de l’Ouest.
Les trente-trois pays africains ayant besoin d’une aide alimentaire externe sont les suivants : Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Djibouti, Érythrée, Eswatini, Éthiopie, Guinée, Kenya, Lesotho, Libéria, Libye, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Namibie, Niger, Nigéria, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République Unie de Tanzanie, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Tchad, Zambie et Zimbabwe.
Selon la FAO, ces pays en situation de crise vont manquer de ressources pour traiter eux-mêmes les susdits problèmes d’insécurité alimentaire. Plus globalement, la production végétale devrait diminuer dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier. Le rapport trimestriel de la FAO donne également quelques indications sur les tendances des récoltes céréalières.
Selon le rapport de synthèse par pays, des conditions météorologiques saisonnières sèches prévalent dans toute la Mauritanie et les semis de sorgho, maïs et mil devraient commencer en Juillet avec le début des pluies. Tout comme ceux de riz irrigué, la principale céréale produite dans le pays. Les récoltes de toutes les cultures céréalières devraient commencer en Octobre. En Mars et malgré la période de soudure pastorale, la disponibilité des forages a été globalement satisfaisante dans les principales zones de pâturage. Le retour du bétail qui transhume au Sénégal et au Mali voisins se fera normalement en Mars et Juin. La situation sanitaire reste globalement bonne et stable, avec seulement quelques foyers localisés de maladies saisonnières, dont la peste des petits ruminants, le charbon bactérien et le charbon symptomatique. Au final, si la FAO s’attend en 2022 à une croissance de 2% de la production dans les pays développés, celle-ci devrait se contracter légèrement de 0,1 % dans les pays en développement.
Nouvelle hausse des prix des produits alimentaires en Novembre !
Le blé et les produits laitiers continuent à tirer l’Indice vers le haut pour le quatrième mois consécutif, tandis que l’offre mondiale de céréales se porte bien, selon le baromètre des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux. « En Novembre, ce baromètre reste en hausse pour le quatrième mois d’affilée, par l’effet de la forte demande de blé et de produits laitiers », a confirmé la FAO. L’indice FAO des prix alimentaires a augmenté de 1,2% par rapport à Octobre, à 134,4 points. « Sur un an, la hausse s’élève à 27,3% », précise l’organisation dans un communiqué, relevant qu’il s’agit de son niveau le plus haut depuis Juin 2011. L’indicateur qui mesure la variation mensuelle des cours internationaux d’un panier de produits alimentaires de base continue à se rapprocher de son niveau record (137,6 points), enregistré en Février 2011.
Le prix des produits laitiers est en partie responsable de la hausse globale constatée en Novembre, puisqu’il a cru de 3,4% par rapport à Octobre dernier. L’Indice FAO des prix des céréales a gagné 3,1% par rapport au mois précédent et 23,2% par rapport à la même période l’année dernière. Si les prix à l’exportation du maïs ont légèrement augmenté et que les prix internationaux du riz sont restés globalement stables, ceux du blé ont atteint leur plus haut niveau depuis Mai 2011. Selon la FAO, cette hausse est due à l’importance de la demande associée à la faiblesse de l’offre, ainsi qu’à des craintes liées aux pluies intempestives en Australie et à l’incertitude concernant la possible modification des mesures d’exportation de la Russie. L’indice FAO des prix du sucre était plus élevé de 1,4% par rapport à Octobre et de près de 40% par rapport à Novembre 2020. Dans le même temps, le prix des huiles végétales a reculé de 0,3% après avoir atteint un niveau record en Octobre.
Plus largement, la FAO prévoit qu’en 2021-2022 les échanges internationaux de céréales connaîtront une hausse de 0,7 % pour s’élever à 480 millions de tonnes et qu’une croissance de 2,2% des échanges de blé compensera largement une probable contraction des échanges de céréales secondaires.