L’Association Mauritanienne pour la Promotion de l’Education des Filles (AMPEF) vient de démarrer une campagne de sensibilisation dans la commune de Sebkha après celle d’Elmina sur les droits des enfants en situation de mobilité auprès des communautés migrantes en Mauritanie et des leaders communautaires. Ce dimanche 28 novembre 2021 dans l’après, les familles migrantes du Mali, du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée Bissau, mobilisée par l’Association Maliennes des Femmes Battantes en Mauritanie (AMFBM) ont suivi un cours sur les droits des enfants, au niveau de Sebkha. Durant près de deux heures, l’animatrice de l’AMPEF s’est attelée à décliner aux femmes nombres femmes et de quelques hommes les différents droits des enfants. C’est ainsi qu’elle a évoqué le droit à la santé, à l’éducation, à la protection, à la vie, à la nourriture...Elle a expliqué à son auditoire que quel que soit le pays d’accueil où l’on a atterri, le droit international offre aux personnes en mobilité, particulièrement aux êtres fragiles, des droits que les pays d’accueils sont tenus de respecter. Pourvu que les migrants sachent se le prévaloir. D’où l’importance de ses séances de sensibilisation, a indiqué Mama Gaye.
Auparavant, la présidente de l’Association des Femmes Maliennes Battantes en Mauritanie, après avoir souhaité la bienvenue aux participants avait justifié l’importance de ces campagnes de sensibilisation par le fait que de nombreuses familles migrantes ignorent tout de leurs droits, plus grave, ceux de leurs enfants. Elle a indiqué que c’est justement pour aider les familles des communautés migrantes qu’a été créée l’AFMBM. Nous n’avons certes pas de moyens mais nous nous battons pour atteindre nos objectifs à savoir, œuvrer à l’épanouissement de nos membres. C’est dans ce cadre, que l’AMFBM a rencontré l’AMPEF. Madame Coulibaly a d’ailleurs profité de l’occasion pour l’opportunité qu’offrent cette ONG mauritanienne et son partenaire aux communautés migrantes installées dans le pays et souvent confrontées à nos nombreuses difficultés. Profitant justement de l’occasion, la présidente a cité le cas d’une fillette de près de 5 ans qui a perdu son œil droit pour avoir été heurtée par un charretier. Conduite à l’hôpital Mère et Enfant, elle y a passé des mois, indique madame Coulibaly. L’enfant porte un bandeau en chiffon à la place de l’œil. Appelée à la rescousse, nous avons constaté les dégâts, mais n’avions pas de moyens pour le prendre en charge, nous avons entrepris de démarcher des organisations s’occupant des enfants, mais jusque là, en vain, nous espérons que l’AMPEF nous aidera à soigner cette enfant. Enfin, elle a indiqué que son association prend en charge depuis quelque temps un enfant que la maman a jeté dans la rue.
Lancées depuis 2018, ces campagnes de sensibilisation ciblent les communautés migrantes mais également à tous ceux qui sont en contact avec elle et qui peuvent aider à déceler et référer leurs problèmes ; elles sont fiancées par fonds propres de l’organisation (mécènes) et grâce à l’appui du Fonds pour les Droits Humains Mondiaux (FDHM) basé aux USA. En plus de la sensibilisation, le projet vise plusieurs objectifs particulièrement la formation des relais communautaires pour la prise en charge psychosociale des enfants en situation de mobilité, c’est pourquoi nous avons approché des associations pour passer le message de plus près, a expliqué Mme Camara Salimata Sy, présidente de l’AMPEF.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».