À bon entendeur…

24 November, 2021 - 14:44

Se dispenser de toute déontologie serait-il le « propre » d’un journaliste autoproclamé libre ? Coutumier du fait, Mohamed Chighali vient en tout cas de nourrir, la semaine dernière, copieusement l’interrogation, en nous inondant de ses propos haineux à l’encontre de diverses personnes et institutions internationales. Des gens qui ont souffert des années de braise mettent en cause le général mauritanien Ely Zaïd ould M’Bareck. À tort ou à raison, là n’est pas la question. Pas plus d’ailleurs que ses compétences militaires. Toutes proportions gardées, Tamerlan ou Napoléon – entre autres, hélas… – ont déjà démontré que même élevées au plus haut point, celles-là se conjuguent aisément avec la cruauté la plus implacable. 

Non, la question n’est pas là. Ce qui interroge, dans la plume du journaliste prétendument libre, c’est son acharnement au moins aussi raciste que celui des « bulldogs » qu’il accuse de la rage. Il veut les noyer, on l’entend bien. Mais la bile qu’il déverse sur eux à cette fin se répand bien au-delà. A-t-il un instant mesuré, notre libre-penseur d’opérette, les risques d’exaspération des fatigues intercommunautaires que distillent de telles diatribes ? Il eût été au moins nécessaire de commencer par reconnaître qu’il y eut – oui, sans aucun doute ! – des atrocités commises par des maires sur nombre de leurs concitoyens négromauritaniens lors desdites années ; que cela justifiait des enquêtes ; à tout le moins des soupçons envers tel ou tel responsable militaire. Et des mises en garde dans leur éventuelle convocation au maintien de la paix. 

Mohamed Chighali pouvait, ensuite, supputer ce qu’il voulait sur les accusateurs. Mettre en cause l’honnêteté des fonctionnaires d’une ONU pas plus blanche comme neige, certes, que nombre d’institutions étrangères. Ni plus noires comme ébène, notons-le en passant, que les nôtres mauritaniennes. La politique, mon bon monsieur… et les faiblesses humaines, par-dessus le marché, font assez « bon » ménage pour empuantir l’avenir de l’Humanité. Mais avant de jouer au Savonarole, Chighali, pense tout de même à balayer devant ta porte ; voire, si tu en as le courage, celle de notre pays. L’une et l’autre ont vraiment besoin d’un sacré curetage. Comme tu l’as bien remarqué, « Le Calame » s’emploie à nous encourager tous à cette tâche, en ouvrant ses colonnes aux points de vue les plus divers. Tu en uses. Merci de n’en point abuser.

                                 Feylili