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24 November, 2021 - 14:43

Deux présumés esclavagistes écroués

La Chambre d’accusation près de la Cour d’appel de Kiffa a placé sous mandat de dépôt, lundi 15 Novembre, Cheikhna Chehlawi et sa fille Salma, en attendant leur jugement devant la Cour spéciale de justice chargée des questions d’esclavage à Néma (Hodh Ech-Charghi).Et ce, conformément à la loi 2015-031 du 10 Septembre 2015 portant incrimination de l’esclavage et réprimant les pratiques esclavagistes.

L’affaire de Aïn Varba a éclaté au début du mois de Novembre lorsque l’Initiative du mouvement abolitionniste (IRA) signalait le cas en« cette tristement célèbre localité ».Selon l’IRA, « faisant fi de toutes les lois, l’esclavagiste  Cheikhna Chehlawi continue d’exploiter les hommes et femmes issus de couches vulnérables, non seulement en les faisant travailler dans ses propriétés mais aussi en les offrant à sa progéniture.[…] Cheikhna Chehlawi possède plusieurs esclaves et les exhibe fièrement au tribunal pour témoigner en sa faveur et le protéger […] il a offert la fille de Marieme, victime en rébellion, à sa fille Selma Chehlawi qui l’emmena à Nouakchott pour la servir. La victime a beaucoup d’enfants dont elle ne connaît pas les pères car, même mariée, l’esclave a subi nombre de viols ».

Et l’IRA de remarquer : « Le tribunal a ramené de Nouakchott la fille de la victime mais a « oublié » de convoquer Selma la coupable. Les premières actions de la justice n’augurent rien de bon et ne sont pas de nature à rassurer les militants des droits de l’homme ».Lors d’une conférence de presse tenue jeudi, Biram Dah Abeïda dénoncé au passage les pressions sur les victimes exercées par le commandant de la brigade d’Aïn Farba, le sieur Bâ Oumar, son adjoint Mohamed Mahmoud, ainsi que le maire et le hakem de Tintane. Ils sont accusés de non-assistance à personnes en danger malgré la clarté de la loi. « C’est suite à ce refus », dit Birame, « que la principale victime nous a contactés. Une délégation fut alors dépêchée sur les lieux mais n’a reçu aucun soutien de quelque bord que ce soit. Dans cette affaire », fait observer le président de l’IRA, « on est parti seuls, avant de recevoir l’appui de l’État et de la Justice. Nous saluons ce début de remise en leurs droits les victimes d’esclavage ».

 

COVID19 : hausse dans l’Est du pays

L’inquiétude gagne du terrain à l’Est de la Mauritanie où l’on note une hausse sensible des cas de Covid. Les cinq derniers jours ont vu trois wilayas se distinguer : l’Assaba, le Hodh El Gharbi et le Hodh Chargui. Jeudi dernier, on comptait 370 cas dans le pays, avec cinq décès, dont la majorité en ces wilayas de l’Est. « Une situation qui n’est pas inquiétante » a cependant déclaré le ministère de la Santé. Selon des sources sanitaires, cette augmentation localisée s’explique par le faible taux de vaccination en ces régions où la rupture de la chaîne de contamination n’a pas eu lieu, épargnées qu’elles furent par les deux premières vagues de la pandémie. Et d’en déduire que « la situation dans ces régions est normale jusqu’ici, les nouveaux cas ne sont que des séquelles de la troisième vague qu’a connue le pays ces derniers mois ».Kiffa avait enregistré ces derniers jours le plus grand nombre de cas, suivie de Kobenni au Hodh El Gharbi. Le ministère de la santé a annoncé, mardi, la découverte de 90 nouveaux cas dont 28 à Kiffa (16) et Kobenni (12), avant de relever, dans ses statistiques du jour, 53 nouvelles guérisons.