Loi de protection des symboles nationaux : perspectives répressives
L’approbation par l'Assemblée nationale, mardi dernier, du projet de loi relatif à la protection des symboles nationaux et à la criminalisation des préjudices au prestige de l'État et à l'honneur du citoyen ouvre des perspectives répressives. Les professionnels des media et les observateurs s’inquiètent de la tendance des autorités au durcissement de la législation en matière de liberté d’expression et de la presse.
Le Syndicat des Journalistes mauritaniens (SJM) a invité le gouvernement à « retirer » le projet de loi pour le soumettre, avant un nouveau vote de l’Assemblée nationale,« à la consultation de tous les acteurs concernés, y compris les journalistes. »Et de demander, dans son communiqué, de « scruter minutieusement le texte et de supprimer les articles qui pourraient restreindre les libertés dont celle de la presse ». Le SJM fait ainsi part de sa « grande inquiétude » quant à ce projet de loi « controversé ».
Le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) estime, que« l’approche unilatérale, au moyen d'une majorité automatique au Parlement, notamment en ce qui concerne les questions sensibles, est incompatible avec l'esprit d'ouverture et de concertation que le pouvoir exécutif clame depuis son avènement ». Au-delà des « menaces qu'elle fait peser sur les libertés publiques et privées, le RFD considère que cette loi viole la Constitution et les pactes internationaux auxquels notre pays est partie prenante, sapant ainsi les acquis nationaux en ce domaine. »
Monsieur Dahould Sidi ould Amar Taleb, ministre des Affaires islamiques et porte-parole du gouvernement par intérim, déclare pour sa part que cette loi est venue pour « protéger la morale et les valeurs sociales », et non pour restreindre la liberté des media, souvent instrumentalisée par certains dans le seul but de violer l'honneur d'autrui. « La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres », a-t-il rappelé.
« Dans le fond, la loi incrimine les actes associés à la violation des principes et du caractère sacré de la religion islamique, le prestige de l'État et de ses symboles, la sécurité nationale, la paix civile, la cohésion sociale, la vie personnelle des fonctionnaires et l'honneur des citoyens, et ce sont des valeurs acceptées à l’unanimité par tous », poursuit-il. Le projet de « loi portant protection des symboles nationaux et incrimination des atteintes à l’autorité de l’Etat et à l'honneur du citoyen » a déjà été examiné et approuvé au Conseil des ministres du 14 Juillet 2021. «Il s'agit », selon le Gouvernement, « de définir les actes qui constituent des atteintes aux symboles nationaux, à l’autorité de l’Etat et à l'honneur du citoyen, ainsi que les sanctions appropriées pour faire face à toute agression contre les fondamentaux de la société et diffusion de la haine entre ses composantes ».
La Mauritanie est «le seul pays à ne pas surveiller la charge des camions », dixit le MET
Le ministre de l’Equipement et des Transports, Mouhamedou Ahmedou M’Heïmid a déclaré que la Mauritanie est le seul pays où le contrôle de la charge autorisée pour les camions n’est pas appliqué, ce qui est particulièrement préjudiciable pour les routes conçues pour une charge déterminée. Le ministre commentait, mercredi, une communication présentée en Conseil des ministres relative à la surveillance de la surcharge des camions sur les routes nationales, précisant que le but n’est pas de sanctionner mais plutôt d'entretenir les routes indispensables aux citoyens.
Ould M’Heïmid a ajouté que le contrôle du tonnage transporté par les camions sur les routes permet non seulement de mieux préserver les routes mais aussi d'économiser d’importants moyens investis en ce domaine. « La communication présentée faisait l’état des routes nationales et les importants dommages qu’elles subissent, faute de contrôle sur les surcharges. […] La dernière expertise établie lors des campagnes effectuées à ce sujet révélé que nombre de camions transportent 90% de plus que leur poids autorisé, la surcharge moyenne étant de 50%. […] Le ministère a présenté un plan de travail clair qui fera l’objet de concertations avec toutes les parties concernées dans le secteur, afin de trouver la meilleure voie pour le contrôle des routes et l’économie des deniers publics ». Puis Mouhamedou Ahmedou M’Heïmid a enfin appelé à l’application des sanctions prévues dans les textes en cas d’infractions.
Du pain sur la planche
Depuis jeudi dernier, les Nouakchottois observent à bonne distance à un méli-mélo autour du prix du pain. Sur le terrain, les consommateurs ont constaté, dans les quatre cents boulangeries de Nouakchott et les boutiques, l’effectivité du renchérissement de la baguette appelée localement « miche » Son de cloche différent : par la voix de son président Abderrahmane ould Saad Bouh, la Fédération mauritanienne des boulangeries et pâtisseries dément « toute augmentation du prix du pain, malgré la forte hausse des prix des matières premières dans le monde ». Pourtant, la fédération, dans une circulaire signée de son président, avait révélé des prix fixes pour la vente du pain pour les commerces et empêché sa distribution par les boulangeries. « Cette circulaire fixe le prix de la miche de pain à 9 MRU, soit 90 anciennes ouguiyas pour les commerces et à 10 MRU soit 100 anciennes ouguiyas pour les particuliers. Celle vendue à 50 anciennes ouguiyas, la Fédération en a interdit la vente aux commerces, la réservant aux boulangeries, avec obligation de ne pas excéder pour sa production deux sacs de farine par jour ». Rappelons enfin que la Fédération avait tenté, il y a quelque temps, d’installer des kiosques pour la vente du pain dans les rues, mais le gouvernement est intervenu pour les retirer, suite à une importante campagne menée sur les réseaux sociaux.