Prenant tout le monde à contrepied, Ahmed ould Lekwar a manifesté, samedi 20 Décembre, lors de l’Assemblée générale de la FFRIM, son intention de briguer un second mandat à la tête de la fédération. A six mois du terme d’un mandat décrié, il tente ainsi de forcer la main aux autorités et de prendre une longueur d’avance, certaine, sur de potentiels adversaires, pour le moment aux abonnés absents. En dévoilant sa candidature, il essaie de mettre tout le monde devant le fait accompli et se dresse en messie du football mauritanien. Une discipline pourtant mise à rude épreuve, durant son règne.
A l’exception de fédéraux ou de dirigeants de clubs, il est difficile de voir surgir une candidature, au égard des textes tant décriés mais adoptés lors de l’AG de 2013. Anticipant sur une éventuelle candidature interne, Ould Lekwar invitera sa principale bête noire qui n’a jamais caché ses ambitions, à se présenter contre lui. De peur d’être mis à rude épreuve par des candidatures de poids lourds, le président sortant a bétonné à la Hayatou son fauteuil. Il s’agira donc de remettre le compteur à zéro et permettre, à tout sportif, de briguer le fauteuil, conformément aux usages démocratiques.
Ould Lekwar part avec de sérieux handicaps. L’annonce de sa candidature intervient au moment où son mentor est secoué par de véritables scandales sur sa colossale fortune et le malaise social, grandissant, au sein de sa société de sécurité, sans oublier l’échec des négociations sur les accords de pêche avec l’Union Européenne. Sa protection invisible qui voit l’étau se resserrer autour de lui n’a d’œil rivé que sur sa propre chasse gardée. Instinct de survie oblige !
Le dernier mot appartiendra aux autorités. Ce sont elles qui auront à décider du futur président et des membres du bureau fédéral. En tout cas, avec l’annonce de cette candidature, la campagne électorale est prématurément lancée. Le bilan d’Ould Lekwar est en demi-teinte. Bien des éléphants blancs ont été mis sur les rails. De nombreux chantiers sont restés à l’état de projet. Il faudra également retenir le vide autour de lui. Ould Lekwar a pratiquement « castré » son équipe fédérale, en étouffant dans l’œuf toute voix discordante. Le sursaut d’orgueil se fait toujours attendre.
Cette candidature a occulté quelque peu les points inscrits à l’ordre du jour de l’assemblée, à savoir l’examen des rapports d’activités et financiers et la formalisation des nouvelles affiliations. Du bilan financier, il ressort un important déficit, estimé à 287 641 383 UM, résultant d’une gestion laxiste et d'une dilapidation des fonds publics. Les ressources issues de différents apports, au cours de l'exercice écoulé, s’élevaient, quant à elles, à 907 597 642 ouguiyas. Les frais de découverts bancaires ont porté, déplore-t-on, un rude coup à la santé financière de la FFRIM.
Durant ce conclave, le collège électoral, porté, lors de l’AG de septembre 2013, à 32 délégués – 14 formations de première division ; 13 ligues et 5 représentants de commissions spécialisées : arbitres, futsal, entraîneurs, football féminin et pratiquants – a été entériné. Les 32 nouveaux délégués ont voté, à l’unanimité, pour la mise en place de deux instances de licences CAF, à savoir l'Organe de Première Instance (OPI) et l’Instance d’Appel (IP). Mohamed oud Mattalah et Aly Fall Thiam ont été respectivement portés à leur tête. Leur mise sur pied répond à la feuille de route proposée par la commission de gestion du système d’octroi des licences des clubs de la CAF, adoptée par le comité exécutif de la CAF, lors de sa réunion des 21 et 22 Septembre 2013 au Caire. Elle va permettre, à nos clubs, de participer aux compétitions interclubs. Par ailleurs, les derniers clubs promus (ASC Police, Ittihad Assaba, ADK Moderne de Kaédi, Ittihad Sélibaby, ASC Geumeul de Rosso) ont été admis à l'AG.