Route Boghé – Rosso : une grande partie en mauvais état déjà

1 November, 2021 - 15:58

Construite seulement il y a quelques  années,  la route Boghé-Rosso, d’une longueur de plus de 200 km connaît de nombreuses avaries, particulièrement dans la zone  Thiambene et  du  virage de Tekane. Les nombreux conducteurs qui empruntent  ce tronçon depuis que celui de  Boutilimit -Aleg est hors usage,  racontent qu’il y a près de 70 Km de dégradé. Des parties entières sont défoncées. Il faut y router avec prudence sinon, vous perdez une partie des organes de votre véhicule. Et comme sur la route, il n’y a pas encore de services, vous devrez déplacer des mécaniciens depuis Rosso en cas de soucis mécaniques. Des frais et du temps perdu.

Comment en est-on arrivé là avec une route construite, il y a moins de dix ans ? La seule explication  donnée est la « mauvaise qualité du bitume ». Censée soulager la route de l’espoir qui a fini de se transformer en route de désespoir, la route Boghé-Rosso connaît en quelques années le même sort que la majorité de nos autres routes qui ne résistent visiblement pas au temps mais aussi au poids des gros porteurs qui y passent. Les bâtisseurs de nos routes se soucient-ils du respect des normes de qualité du goudron ? Difficile d’y croire dans la mesure où dans certains endroits, le bitume ne résiste même pas à l’eau. Et pourtant, ils empochent, sur le dos du contribuable,  des milliards d’Ouguiyas, bénéficiant surtout de la complaisance et des départements ministériels et des bureaux de contrôle. L’actuel ministre de l’équipement que l’on voit beaucoup sur le terrain peut-il donner un coup de pied dans cette fourmilière ? Difficile d’y croire. D’ailleurs, iI a  justifié  les lenteurs de la réhabilitation du tronçon Boutilimit -Aleg, long de 100 Km seulement par le souci de mieux faire, de ne pas tomber dans les erreurs du passé. Pourtant ça fait plus de 2 ans que le coup d’envoi des travaux a été donné par l’ancien premier ministre, Ould Bodde. 100 km répartis entre deux entreprises.

Face à ces lenteurs et à la forte dégradation du tronçon, même les gros camions de marchandises, mauritaniens et marocains ont décidé, depuis quelque temps,  de passer par Rosso puis, Boghé avant de remonter vers Aleg,  s’ils doivent poursuivre leur trajet vers l’Assaba, les Hodhs et éventuellement vers le Mali, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Benin. 

Il aura aussi fallu que de nombreux autres  transporteurs se rabattent donc sur ce tronçon pour que l’on découvre la véritable qualité du goudron avec lequel ce tronçon est bâti.  Des nids de poules ou des pattes de chameau, des crevasses ont vite apparu…Tous ceux qui empruntent ce tronçon dénoncent  son  mauvais état  que le ministre de l’équipement et des transports doit visiter. Le bitume ne résiste pas au poids des gros camions dont certains peuvent atteindre  jusqu’à 120T. Cette partie du tronçon est en train de devenir un véritable casse-tête pour les chauffeurs, les passagers et les mécaniques. Franchir les 200km séparant Rosso de Boghé est devenu un gros risque pour les petites voitures, un véritable calvaire pour leurs  conducteurs et leurs passagers. Dans le meilleur des cas, il faut compter sur pas moins de 9H de temps pour rallier Nouakchott, depuis M’Bagne,  avec pas moins de 3H, entre Rosso et Boghé. En période de chaleur et pour gagner du temps,  les chauffeurs de la vallée quittent trop tôt le matin Kaédi, M’Bagne, Bababé et Boghé pour  arriver à Nouakchott vers 15H. Il faut signaler que sur ce tronçon, il n’y pas encore de services comme restauration ou commerces. 

Il faut noter que pour soulager les véhicules, de petits travaux de réhabilitation  sont souvent opérés comme notamment ce qui vient de se passer sur le tronçon Boghé-Kaédi. Là, à cause des nids de poules, les petites voitures mettaient près de 2heures entre Bababé et Boghé, soit une distance de 50 kms.