De temps en temps, le gouvernement mauritanien adopte des politiques ou prend des décisions qui corroborent la volonté de poursuivre les pratiques cristalisant l'injustice, la marginalisation et le renforcement des disparités et la continuité dans le déni des problématiques essentielles dont souffre le pays parmi lesquelles l'esclavage et ses séquelles constituent une preuve éloquente.
Nous avons suivi à SOS Esclaves le processus de deguerpissement arbitraire et improvisé que le gouvernement a entrepris pour les centaines de familles de Tevragh Zeina et du Ksar qu'il a lancées dans des zones reculées inconvenables faisant d'elles des réfugiés dans leur propre pays. Et, ce qui est regrettable est que cette opération a été organisée avec tambours et trompettes dont les responsables prétendent que l'objectif est la garantie " d'un visage décent " de quelques quartiers de la capitale que la présence de ces familles ternit selon les responsables des politiques de l'habitat. Une vision qui frise le racisme, malgré la tentative de la camoufler dans des approches économiques et urbanistes désespérées. Les familles des gardiens de Tevragh Zeina deguerpies par les politiques sociales et économiques ratées de zones où ils cherchaient à vivre dignement et à chercher des conditions de vie meilleure méritent plus de considération et de respect qui leur permet l'acquisition d'un habitat décent, d'un enseignement normal et de recouvrer tous les droits ou de les laisser au moins où ils peuvent gérer ce qu'ils peuvent plutôt que de leur faire subir une aussi flagrante injustice à laquelle il faut aussitôt surseoir.
Boubacar Messaoud
Président de SOS Esclaves
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !