On nous avait vanté ce projet du siècle pour régler définitivement les problèmes d’approvisionnement en eau de la capitale. Que nenni ! En effet, voilà que ce projet est entré à Nouakchott et que les populations de presque tous les quartiers continuent à connaître des problèmes d’eau. Si à Tevragh Zeina, les patrons de ce quartier huppé de Nouakchott recourent à des citernes pour remplir leurs citernes ou bassins afin de se mettre à l’abri des délestages, la majorité des quartiers périphériques s’approvisionnent toujours à partir des charrettes dont les propriétaires font monter leurs étiquettes comme à chaque coup de bâton qu’ils donnent à leurs équidés. Les rares abonnés des quartiers de la banlieue oublient parfois leurs robinets qui refusent de couler, sauf le vent bien sûr, depuis fort longtemps. Il y a quelques jours, un petit filet d’eau coulait tard dans la nuit, et il fallait s’armer de patience et sacrifier son sommeil pour remplir les fûts, bidons et mêmes quelques ustensiles de cuisine. Voilà la réalité de la banlieue.
Pourtant, le gouvernement annonçait qu’une fois arrivées les conduites d’eau du projet Aftout à Nouakchott, les charrettes et les citernes seraient de mauvais souvenirs. Les conduites d’eau qui ont perturbé la circulation dans la ville et coupé les câbles électriques n’ont jusqu’à présent atteint les pauvres qui viennent de réélire pour cinq ans, un président dit des pauvres. Aujourd’hui qu’Aftout est là, pourquoi la ville continue à connaître les problèmes d’approvisionnement en eau ? Parce que tout simplement, les pouvoirs publics, pour des raisons de consommation, ont mis la charrue avant les bœufs. Au lieu de redimensionner le réseau vétuste de la ville avant de le connecter avec le nouveau, ils ont directement branché Aftout. Tout le monde se rappelle des fuites d’eau que la ville a connues, dès l’arrivée du projet. Et depuis lors, Nouakchott est devenu un chantier permanent, partout on creuse et pose des conduites d’eau, sans jamais arriver à régler le problème. Il suffisait d’un minimum de bon sens pour ne pas dire de planification. Aujourd’hui, on paie les égarements de nos gouvernants.
L’ancien Dg de la SNDE laissait entendre, devant une sénatrice de Nouakchott, à un citoyen venu pour une extension du réseau au profit d’une centaine de familles d’Arafat, que le réseau d’eau allait parvenir à tous les quartiers de la capitale, avant trois mois. Cette rencontre remonte d’il y a déjà une année.