Affaire de l’assassinat de Thomas Sankara devant la justice : plus qu’un procès pénal

10 October, 2021 - 23:52

Ce lundi 11 octobre 2021, s’ouvre devant un tribunal militaire d’Ouagadougou, le procès des présumés auteurs de l’assassinat de Thomas Sankara, alors  président du Faso, le 15 octobre 1987.

Ainsi, du point de vue timing, cette affaire sera évoquée devant une juridiction criminelle 34 ans après le drame au cours duquel le capitaine Thomas Sankara et 14 autres responsables de son administration, ont été froidement massacrés par un commando venu de la base militaire de Pau (Sud du pays), alors sous le commandement d’un certain Blaise Compaoré, porté au pouvoir suprême à la faveur de cette tuerie.
Un temps d’attente  proche de l’âge total du capitaine  assassiné (qui aura vécu moins de 40 ans) devenu une idole pour plusieurs centaines de millions d’africains, surtout les franges les plus jeunes,  en quête de   nouveau souffle révolutionnaire et de réhabilitation.

Accusé numéro un dans cette procédure, Baise Compaoré,  ancien président du Faso, réfugié en Côte d’Ivoire depuis son renversement à la faveur d’une révolte populaire pour tentative de «braquage » constitutionnel,  ne viendra pas  se défendre devant les magistrats de la formation militaire et sera jugé par contumace.

Il abandonne ses acolytes, le général Gilbert Diendjéré et les autres, face aux juges, même si dans l’imagerie populaire, son comportement est considéré comme un véritable acte de « lâcheté ».
Les avocats chargés de sa défense lui attribuent une « immunité» présidentielle inexistante à la date du 15 août 1987, jour des faits déférés devant la justice.
Mais bien  au delà du procès, le traitement de cette affaire aura une
véritable valeur pédagogique pour tous les africains (militaires putschistes, manipulateurs invétérés des constitutions, opposants populistes et   vendeurs d’illusions….).