Le Général Ely Zaid dans le collimateur des rescapés et réfugiés
Les organisations de rescapés et de réfugiés mauritaniens ne décolèrent pas. Elles ont multiplié à Dakar, New York et Paris des manifestations, des sit in et des conférences de presse, en guise de protestation contre la nomination par le secrétaire général des Nations unies, António Guterres du général Ely Zaid Ould M’bareck comme nouveau commandant de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).
A New York, les mauritaniens ont manifesté, devant le siège des Nations Unis pour protester contre cette nomination. Cette manifestation est organisée par Muritani Min Njejittaa (’’Mauritanie, nous n’oublions pas’’) basée aux Etats Unis. Une organisation qui regroupe des victimes du génocide de 1990, des veuves et orphelins. Les manifestants ont appelé à la révocation du général par le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et que la justice soit faite à l’égard de tous les militaires tortionnaires en Mauritanie.
Le général Ely Zaid figure sur la liste des bourreaux et tortionnaires qui ont perpétré des violations massives des droits de l’homme en Mauritanie, lors des années de braises. Il est accusé d’avoir commis des crimes à caractère raciste obéissant à une logique d’épuration ethnique. A cette époque, il était lieutenant chargé des renseignements généraux à Fdérick. Des centaines d’officiers, sous officiers et hommes de troupe négro-mauritaniens avaient été arrêtés et détenus au secret subissant des actes horribles de tortures entrainant mort et invalidité.
Selon les protestataires,’’ une organisation digne comme les Nations Unies ne doit pas compter parmi elles des gens qui sont responsables de crimes de sang’’.Réclamant la constitution d’une commission d’enquête sur les graves violations des droits de l’homme durant les années de plomb, les organisations de rescapés et de réfugiés espèrent la mise en branle des conventions internationales mettant fin à l’impunité. Elles exigent des Nations Unies la destitution du général Ely Zaid. La veuve de Yaya Sarré, Mme Ndèye Sophie Guisset a étalé sa colère en s’indignant de la nomination d’une personne impliquée dans des crimes à caractère raciste. Ould M’bareck a commandé auparavant la première Région militaire en 1990 où plusieurs soldats negro-mauritaniens ont été torturés.
Le lieutenant Yahya Sarre, natif de Niabina, a été arrêté sous des fausses accusations. Il sera torturé ensuite tué par des militaires sous les ordres d’Ely Zaid Ould M’bareck à Bir-Moghrein en novembre 1990, selon ces organisations. Réclamant justice pour son époux, Mme Ndèye Sophie Guisset a demandé la traduction de Ely Zaid et de tous les tortionnaires devant des juridictions compétentes pour répondre des graves accusations portées contre eux. ’’Nous continuerons à mener de manière pacifique notre lutte et poursuivrons la sensibilisation de la Communauté internationale sur les crimes contre l’humanité commis en Mauritanie’’, ont affirmé les protestataires.
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R’kiz déverse sa folle colère
Les forces de l’ordre ont procédé jeudi 23 septembre, à l’interpellation d’une soixantaine de personnes principalement des jeunes accusés d’avoir pris part à la violente mobilisation contre les coupures d'électricité à R'kiz. Elles ont été transférées, jeudi, à Rosso, la capitale régionale, pour complément d'enquête avant leur déferrement devant le Parquet. Les personnes arrêtées appartiennent à différents horizons sociaux et politiques. R’Kiz a été le théâtre mercredi de grande manifestation qui s’est transformée par la suite en opérations de vandalisme et de pillage de biens publics (SOMELEC, SNDE, état civil…) provoquant un blessé. Plusieurs dizaines de personnes ont protesté mercredi pour dénoncer les coupures d’électricité enregistrées dans la ville et par la suite des émeutes ont éclaté.
Selon certaines sources, ces manifestations avaient été planifiées depuis quelques jours à Nouakchott. Le ministère de l’intérieur, dans un communiqué, a annoncé l’ouverture d’une enquête, ajoutant que les responsables de ces opérations seront arrêtés et tenus pour responsables de leurs actes. ‘’Le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation saisit cette occasion pour rappeler à tous, que l’État n’hésitera pas à sanctionner, tous ceux qui troublent la sécurité et l’ordre publics’’. Selon les autorités locales, l’ordre a été rétabli dans toute la ville et le calme règne. Des voix se sont élevées contre l’arrestation de certains individus qui ne seraient pas liés à ces actions de protestation évoquant des règlements de compte. Certaines autorités profitent de cette situation pour éliminer leurs adversaires politiques, fait-on savoir.