Au moment où la Mauritanie, à l‘image de son environnement immédiat, subit tout logiquement les conséquences d’un contexte mondial défavorable sur le triple plan sanitaire, économique et social, voilà que ceux qui nous gouvernent se targuent d’avoir réussi la prouesse de sortir le pays du champ d’action de l’IDA. Alors que les grandes puissances économiques (États-unis, Chine, Europe), sont, pour une fois, unanimes sur le caractère plus que morose de la situation économique mondiale, où les populations éprouvées de ce pays sahélien enchaînent les signaux inquiétants de détresse et où l’embryonnaire classe moyenne mauritanienne, gage de paix sociale et de stabilité politique du pays, “fond”, à vue d’œil, sous l’effet conjugué d’une volatilité inégalée des prix et d’une gouvernance publique empirique, comment peut-on, dans ces conditions, s’expliquer rationnellement que, par le jeu d’une statistique officielle miraculeuse, la Mauritanie améliore ses ratios économiques au point de se priver, pour la première fois, de l’une des sources de financement multilatéral les plus favorables aux pays comme le nôtre?
À titre d’exemple, l’université d’Oxford vient de publier une étude scientifique ayant porté sur 29 pays, dans laquelle il est prouvé que l’humanité paye déjà un lourd tribut à la Covid-19 ; ainsi, l’espérance de vie des hommes aux USA, a subitement plongé de deux ans!
Comme à l’accoutumée, je ne m’attends pas à une réponse chiffrée, loin s’en faut, de la part de ceux qui nous gouvernent, car ils semblent ne pas avoir de comptes à rendre aux citoyens de ce pays, et préfèrent s’emmurer dans un mutisme méprisant, dès lors qu’il s’agit de sujets techniquement douteux. À la limite, il aurait été préférable que le pouvoir argumentât, même sans preuves...
Pour faire court, l’unité de ce pays, sa stabilité politique et sa prospérité tant espérée, ne peuvent se bâtir que sur le socle d’une gouvernance transparente, rigoureuse et responsable.
Isselkou Ould Ahmed Izidbih