Le bureau de l’ancien sénat, dissous suite au référendum constitutionnel de 2017 a été reçu, il y a quelques jours par le président de la République, Mohamed Cheikh El Ghazwani. Au sortir de cette rencontre, le président de la République a demandé aux sénateurs de prendre part au dialogue politique en gestation. Une requête aussitôt acceptée par les anciens membres de la chambre haute du Parlement toujours attachés à l’ « illégalité » de la décision ayant fondé la dissolution de leur chambre par l’ancien président, suite à un référendum constitutionnel contesté d’aout 2017. Pour cette raison, ils ont demandé au gouvernement de tirer toutes les conséquences de la décision de l’ancien président de la République. Au cours d’un dîner qu’ils avaient organisé il y quelques mois à Nouakchott, les sénateurs avaient jugé nuls et de nuls effets les amendements constitutionnels de 2017 et avaient invité le gouvernement à tirer les conséquences et partant rétablir, dans son fonctionnement, la haute chambre du Parlement.
Dans des entretiens accordés à nos confrères de l’Agence Mauritanienne de Presse (AMP), le président du Sénat, Dr. Cheikh Hanana et Mohamed Lemine Ould Bneijara. membre du bureau du sénat ont réitéré cette position au président de la République sans toutefois en faire un préalable à la participation au dialogue politique. Ils ont dit souhaiter que l’engagement du président de la République d’éradiquer toutes les formes d’injustice se concrétiser parce que les sénateurs sont victimes d’injustice pour avoir accompli leur mission en rejetant un projet de loi décidé dans des conditions anti constitutionnelles.
Rappelons qu’après près le rejet par le Sénat du projet de Référendum Constitutionnel, par 33 voix sur 56, dont 24 de la majorité au pouvoir, en mars 2017, Ould Abdel Aziz invoque l’article 38 de la Constitution au lieu du 99, ceci en dépit du refus du Sénat ; il saisit le peuple et fait adopter la loi. Un forcing dénoncé par l’opposition, une partie de la majorité et l’opinion.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».