Biram Dah Abeïd a lancé, mercredi soir 8 septembre), à Toujounine les journées de concertation et d’échanges entre la direction et la base au sein de la coordination IRA/RAG.Il s’agit d’évaluer trois jours de débat la situation d’apaisement entre le pouvoir du président Ghazouani d’une part et le courant IRA-RAG, d’autre part. Le leader abolitionniste a salué ‘’la nouvelle donne moins conflictuelle, le déroulement de la compétition politique dans l’apaisement intervenue dans le pays au lendemain des élections de 2019 qui l’ont privé de victoire et de second tour suite à des méthodes tordues’’. L’autorité morale et la capacité de mobilisation de son mouvement ont, dit-il, empêché une confrontation meurtrière et une phase de violence et de désordre ourdis par des franges du pouvoir et de l’opposition en exil
Justifiant sa démarche, Biram explique avoir donc choisi d’éviter l’effusion de sang et la guerre civile car c’est nous qui détenons la force populaire et la jeunesse dynamique. ‘’Les deux dernières élections présidentielles l’ont prouvé. C’est à nous de protéger les mauritaniens en usant de moyens pacifiques. Certains parlent d’un retour en arrière ou d’un piège dans lequel nous nous sommes fourvoyés, d’autres évoquent la trahison ou de scandale. Nous avons continué à affiner notre relation avec le pouvoir avec un impact positif pour les couches défavorisées. Nous avons mené des plaidoyers pour que notre base militante bénéficie d’un état-civil’’, dira-t-il. Ainsi, se félicite-t-il, ‘’nous avons consolidé notre emprise, bénéficions d’oreille du pouvoir et partant de mieux défendre les intérêts des populations’’.
Prenant la parole, des militants de IRA/RAG ont demandé à leur direction de mettre fin à tout contact avec le pouvoir qui ne daigne même pas accorder des récépissés de reconnaissance officielle à leurs deux structures. Jugeant insuffisante voire hypothétique la politique de rapprochement avec le pouvoir alors que les questions de l’heure (esclavage, racisme d’état, exclusion..) sont toujours pendantes, ces militants prônent un retour au combat d’avant de leur mouvement en investissant de nouveau la rue. D’autres militants de Nouakchott Nord ont donné un blanc-seing à la direction centrale de poursuivre les contacts avec le régime de Ould Ghazouani pour parvenir au règlement des questions essentielles.
Ce jeudi soir, Sebkha abritera les journées dédiées à Nouakchott Ouest.Tandis qu’Arafat accueillera pour le compte de Nouakchott Sud ces rencontres.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».