Grincements de dents face à la flambée des prix des denrées de base
La nouvelle flambée des prix suscite des grincements de dents sans précédents dans le pays. Au moins cent cinquante dames membres de la coalition « Femmes Leaders pour la Justice et l’Égalité »(FLJE) ont exprimé, mercredi dernier, leur ras-le-bol devant la Présidence, lors d’une manifestation contre la cherté de la vie. Chargée de la communication, la diva Thiédel M’baye s’est fait la porte-parole de bon nombre de ménages mauritaniens accablés depuis un an et demi par le coût de la vie:« C’est devenu un vrai casse-tête que d’effectuer nos plus nécessaires achats ! Les commerçants augmentent de jour en jour les prix des produits alimentaires, nous sommes fatiguées ! On ne peut plus rien acheter au marché. Nous nous y rendons chaque jour, nous les femmes, et c’est à ce titre que nous demandons une diminution conséquente des prix ».Mohamed ould El-Ghazwani sera-t-il sensible à ces cris de cœur féminins ?
Mesdames Anna Aïdara, présidente, et Assa Diagana, coordinatrice des FLJE, s’inquiètent vivement de l’incessante hausse des prix des denrées de première nécessité et demandent à l’État de prêter main-forte aux ménages rudement frappés par cette situation. Point-barre. Et de rappeler le caractère apolitique de leur mouvement. « Loin d’être une force d’opposition au gouvernement, nous l’invitons à mettre en place de conséquents programmes d’assistance aux couches vulnérables éprouvées parla flambée des prix ».
Tawassoul suit cependant la cadence de la protestation contre la valse des étiquettes :« la hausse des prix des produits de première nécessité », estime-t-il, « a provoqué une crise aigüe qui étouffe toutes les classes sociales, alors que les salaires sont bas, le chômage généralisé et la pauvreté à grande échelle ». Et d’ajouter dans son communiqué : « la caractéristique de cette crise est que la hausse des prix touche tous les produits sans exception, touchant ou dépassant les 100% dans de nombreux cas et approchant globalement ce taux dans la majorité d’entre eux », avant de déplorer« l’absence de tout effort gouvernemental conséquent pour atténuer les souffrances des citoyens ; […] un échec insupportable » qui oblige le parti à appeler « toutes les forces vives de la Nation à coordonner leurs appuis aux légitimes et légales revendications des citoyens exigeant la baisse des prix. » Quant aux « propagandes » tendant à convaincre les citoyens que « ces hausses sont consécutives à des facteurs extérieurs », Tawassoul les juge « fallacieuses ».Tout le monde se plaint de ces hausses, notamment de l’huile de cuisine dont le prix a atteint un niveau record.
Le PMDE claque la porte de la Coalition de l'Opposition
Le Parti Mauritanien pour la Défense de l'Environnement (PMDE) se retire de la Coalition de l'Opposition. « Le PMDE se voit dans l'obligation de s’en démarquer », explique le communiqué,« car il a compris que les choses ne vont pas le sens du principe de celle-ci. Le point de vue du PMDE sur la concertation proposée par le gouvernement diffère de celui du groupe. […] cette concertation ne peut se faire que dans la transparence, avec une feuille de route comportant point par point les problèmes actuels de tous les Mauritaniens […] notamment en ce qui concerne le passif humanitaire sans lequel cette concertation ne pourra se faire. […] Après avoir pris connaissance de la feuille de route publiée par des partis politiques de l'opposition où l’expression« passif humanitaire » n'apparaît nulle part », le PMDE considère que ce problème ne sera pas examiné par la supposée concertation ».
Poursuivant, le communiqué précise qu’au vu de tout ceci et à la suite des différentes réunions tenues avec le groupe, le PMDE a compris qu’en dépit de tout le travail fourni au sein de la Coalition, certains partis de celle-ci veulent s'approprier les discussions avec le pouvoir. Or les ayants droit sont les victimes et les seuls habilités à discuter de leur problème. Ils doivent donc être impérativement à la table, avec certaines associations des droits de l'Homme, pour discuter avec le pouvoir ».
Et de poursuivre : « Cette concertation que certains partis appellent dialogue est un « faux et usage de faux » sans avenir, ni pour les déportés au Mali et au Sénégal, ni pour les veuves et les orphelins. Le PMDE ne veut pas que l'histoire puisse retenir qu’il ait avalisé ou participé à cette mascarade, à cette tromperie. […] Mais si les autres partis croient en cette concertation et à de possibles résultats, ils sont libres d'y aller, le PMDE n'y voit aucun inconvénient, bien que cela s'oppose et ne s'accommode pas à ses objectifs », souligne enfin Mohamed Dellahi, le président du PMDE.