Alors qu’ils s’acheminaient tranquillement vers l’organisation de leur assemblée générale pour le renouvellement de leur bureau, les membres de la fédération des éleveurs ont été surpris lorsque le patronat, qui devait superviser la réunion, les informe la veille que le ministre de l’élevage a ordonné que l’AG soit reportée à une date ultérieure. Stupeur dans les rangs. Les éleveurs s’étaient mis d’accord sur un bureau présidé par Hamada Ould Didi et ne pensaient pas que le ministère avait son mot à dire dans un processus regroupant des privés n’ayant rien à voir avec l’Etat. Et se demandent encore de quel droit un département ministériel peut interférer dans un processus qui ne le concerne ni de près de loin. Un report apparemment loin d’être innocent. L’Etat (ou le ministère ou le patronat) aurait, dit-on, un candidat totalement étranger au secteur. Moustapha Ould Abdallah, directeur de la Mauripost, qui a présenté sa démission, serait pressenti pour le poste. Un candidat dont les éleveurs ne veulent pas entendre parler. Il y a quelques années, ils avaient tenu tête à Ould Abdel Aziz en refusant de voter pour son candidat pendant deux ans. Le candidat du consensus sera finalement le colonel à la retraite Wellad Ould Haimdoune qui, après un mandat, ne veut pas rempiler.
Faut-il voir dans cette affaire une volonté de l’Etat de mettre les fédérations au pas pour s’assurer de leur vote lors du renouvellement des instances de l’Union du patronat au profit de son candidat en décembre prochain ? Le président de la République est-il au courant de ces manœuvres ? Va-t-il laisser faire ?Réponse dans quelques jours lorsque l’Assemblée générale de la fédération des éleveurs sera organisée ainsi que celle des pêches qui risque, elle aussi, de ne pas se passer sans anicroche.