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2 September, 2021 - 01:18

Dette du Koweït : Enfin un accord

 « Un accord définitif a été trouvé avec l’État du Koweït frère pour le règlement du dossier de sa dette accumulée sur la Mauritanie. Cet accord est le fruit d'efforts diplomatiques intenses parrainés par Son Excellence le président de la République, monsieur Mohamed ould Cheikh El Ghazwani » : ainsi s’exprimait, jeudi soir, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Mauritaniens de l’extérieur, monsieur Ismaël ould Cheikh Ahmed, lors d’une conférence de presse avec ses collègues des Finances, de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement.

Ould Cheikh Ahmed a par la suite passé en revue le processus aboutissant à l’accord : efforts du gouvernement, via ses visites au Koweït en compagnie du ministre des Finances, au mois de Juillet, dernier ; message du président de la République qu’il avait transmis à l’émir du Koweït ; visite effectuée récemment en Mauritanie par le ministre koweïtien des Affaires étrangères et le message transmis par celui-ci au président de la République ;avec tout ce que cela a engendré en termes d’approfondissement des relations entre les deux peuples-frères.

Le ministre a enfin rappelé que les gouvernements précédents avaient entrepris, au cours des dernières décennies, de nombreuses démarches sans parvenir à trouver une solution satisfaisante pour les deux parties. Et de nier cependant l’existence de clauses secrètes dans l’accord qui consacre l’annulation de 95% des intérêts de cette dette et la transformation des 5% restants en des investissements koweïtiens en Mauritanie. « L’application de l’accord », précisait-il, « a effectivement commencé et la Mauritanie a déjà effectué un premier versement qui allège son débit. […] C’est une victoire diplomatique, économique et financière, car la dette koweïtienne était arrivée à ce qu’on pourrait appeler une impasse technique. Sa solution exigeait une volonté politique ».

Pour sa part, le ministre des Finances, monsieur Mohamed Lemine ould Dhehbi, a fait remarquer que le principal de la dette sera remboursé sur vingt ans, y compris un délai de grâce de deux ans, à un taux d'intérêt annuel de 0,5 %. Et de citer les avantages de l’accord, en comparaison d’autres initiatives : taux d'annulation de 95 %, tout d’abord, qui dépasse celui des deux initiatives de restructuration les plus connues : celle de la dette des pays les plus pauvres (PPTE) survenue au début du millénaire dont le taux d’annulation était de 67% ; et celle de la dette multilatérale lancée en 2006, dont le taux d’annulation était de 90 %.

Le ministre des Finances a également évoqué les effets engendrés par ce dossier resté en veilleuse pendant les trois décennies passées, malgré l’excellent niveau des relations entre les deux pays.« Cette dette passive avait affecté la confiance dans la capacité du pays à faire face à ses obligations et affaibli les indicateurs de notre capacité d'endettement ». Puis, revenant sur les origines de la créance, « elle fut contractée dans les années soixante-dix du siècle dernier, et se composait de deux prêts : 46 millions de dollars pour l'indemnisation des actionnaires lors de la nationalisation de la MIFERMA, 4,5 millions de dollars pour financer la participation de la SNIM dans le capital de la SAMIA ; et d'un dépôt de 36 millions de dollars auprès de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM).[…] Le montant principal de cette dette s’élève actuellement à 82 707 600 USD. Suspendu il y a environ trente ans, son paiement n'avait fait l’objet d’aucune restructuration dans le cadre des initiatives d’allègement ou d'annulation passées ».

 

Couvre-feu polémique

 « Forcer les propriétaires de boutiques à les fermer pendant le couvre-feu est illégal », a déclaré l’avocat Mohamed El Mami ould Moulaye Ely, « économiquement préjudiciable, socialement injuste et malsain ». Et d’ajouter dans son post Facebook : « L’ordonnance juridique n°001/2020 relative à certaines mesures nécessaires pour lutter contre le Covid 19 n’autorise pas le comité ministériel à prendre la décision de fermer des commerces, mais seulement à prendre des mesures pour réguler le marché ».L’avocat explique que le comité n’avait pas pris de décision obligeant les propriétaires de commerce à les fermer à certains moments, c’est pourquoi aucune décision d’exécution n’avait été prise par le ministre de l’Intérieur. La décision du comité et celle du ministre de l’Intérieur précisent seulement la mise en application du couvre-feu à une certaine heure.

« Les groupes exclus du couvre-feu », souligne-t-il, « comme les médecins, les agents de santé, divers autres professionnels et détenteurs de permis de circulation ont le droit de pourvoir à leurs besoins dans les boutiques et ne peuvent en être privés. Tout comme les propriétaires de commerce ne doivent pas non plus être empêchés de les pourvoir en marchandises, afin d’activer leur activité économique; et ceci tant que les uns et les autres n’ont pas violé les règles du couvre-feu ».

« Le couvre-feu n’est pas appliqué de manière technique étudiée […] malgré une année et demie écoulée depuis que cette mesure a été prise », a déclaré de son côté, le général de division Mesgharou ould Sidi, directeur général de la Sûreté, mettant ainsi en doute la manière dont celui-là est appliqué par la police. Et d’annoncer en suivant « un train de mesures pour une application rigoureuse du couvre-feu, […] tout policier qui ne les appliquera pas s’exposera à des sanctions».Ces nouvelles mesures sont contenues dans une note de service, en date du 23 Août 2021 et signée dudit directeur. Parmi ces mesures, l’interpellation des passants et le retrait des clés des voitures dont les conducteurs sont pris à défaut et leur restitution le lendemain au commissariat concerné.

La Mauritanie impose un couvre-feu quotidien de 20h à 6h, afin de limiter la propagation du coronavirus. Son application est confiée à la police, la Garde nationale, la gendarmerie et le Groupement général de la sécurité routière (GGSR).