Le collectif des avocats de la défense de Mohamed ould Abdel Aziz, ancien chef de l’Etat, poursuivi pour «prévarication, corruption » et diverses autres infractions relatives à la gouvernance, détenu à titre préventif depuis le mois de juin dernier, dénonce la violation de la présomption d’innocence et une série d’autres formes d’atteintes aux droits de la défense, à travers un communiqué de presse transmis au Calame.
« Nous sommes choqués et surpris, qu’au niveau le plus élevé de représentation de l’Ordre National des Avocats (ONA) de Mauritanie, on en vienne à entretenir la confusion au sujet de certains faits et concepts juridiques, avec pour seul mobile de charger l’ancien président de la République, que l’on s’acharne à présenter comme un criminel dont le châtiment doit faire date et servir d’exemple à l’échelle planétaire, le tout en méconnaissance du principe de la présomption d’innocence », peut-on-lire sur le document produit par la défense.
Sur la base de ce constat, les conseils de Mohamed ould Abdel Aziz apportent une série d’éclaircissements relatifs « au régime d’isolement » de leur client et «le refus de communiquer le dossier à la défense » matérialisée par une ordonnance du collège des juges d’instruction, confirmée au niveau de la chambre d’accusation de la Cour d’Appel et validée par la Cour Suprême.
« Un traitement du dossier de notre client qui représente un précédent dangereux, porte atteinte aux droits fondamentaux de la défense et illustre parfaitement le caractère politique de la procédure », ajoute le communiqué de presse.
Le document rappelle enfin toutes les péripéties de la bataille au sujet de la référence de l’Union Pour la République (UPR-principal parti de la majorité) et tous les actes d’intimidation visant les formations politiques ayant accepté d’accueillir dans leurs rangs l’ancien chef de l’Etat.
La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ?