Huile et sucre : Pourquoi tant de spéculations sur les prix ?

22 August, 2021 - 20:42

Depuis ce samedi 21 août 21, les prix de l’huile et du sucre ont enregistré une nouvelle poussée. Ainsi, en moins d’une semaine, le bidon de 20 litres d’huile est passé de 11000 Um à 14800 UM et le sac  de sucre de 50 kg est monté à 12500 alors qu’on l’achetait chez les grossistes à 11000 Um. Selon un commerçant de la banlieue rencontré après son passage chez les grossistes pour s’approvisionner, cette situation est tout simplement inexplicable, inacceptable et même révoltante, les commerçants font ce qu’ils veulent et le gouvernement, comme les partis politiques et les acteurs de la société civile se murent tous dans un silence complice et coupable et des familles démunies trinquent. Si les cris viennent de la montagne, vers où va-t-on fuir, se demande un adage. Les boutiques EMEL devraient servir de bouée de sauvetage aux maigres bourses mais hélas, elles ne se sont que rarement approvisionnées et parfois leurs produits se retrouvent chez d’autres gros commerçants voire dans la rue. Allez voir au carrefour foire de la Foire (EL Mina) où les produits issus des boutiques de l’opération du dernier Ramadan sont exposés et revendus aux citoyens avec une marge bénéficiaire injustifiable. Et ce qui est très choquant dans tout cela, s’offusque un citoyen, c’est que les populations n’élèvent pas la voix pour protester et pousser les autorités à agir. Ils s‘en foutent du calvaire des citoyens, surtout les plus démunis.

Cette question du commerçant de la banlieue est plus que légitime. Dans ce pays, les hommes d’affaires décident de la vie et la mort des citoyens, les autorités censés les protéger et les défendre face au rouleau compresseur des grossistes laissent faire ; eux, spéculent à tout vent et ne subissent aucune répression ; en Mauritanie, le service de contrôle des prix n’existe presque que sur le papier ; il ne saisit et ne brûle que des produits dits « périmés », mais ne réprime pas les contrevenants. Comme tous les autres bons mauritaniens, il ne travaille que pour ses propres intérêts. Ses agents ont peur pour leur poste car, les hommes d’affaires auxquels, ils pourraient s’attaquer sont protégés au sommet de l’état. Ces hommes d’affaires qui bénéficient des facilités auprès de la BCM et dont certains n’arrêtent de tricher avec la douane et des impôts.

Dans une récente émission sur la TVM, le Pr. Lô Gourmo Abdoul, vice-président de l’UFP se demandait pourquoi le gouvernement ne met pas fin à la spéculation récurrente des commerçants sur certains produits vitaux dont l’exclusivité est accordée à quelques-uns depuis des années. Une pratique qui s’est installée depuis des lustres.