‘’La Mauritanie, comme les autres pays de la bande sahélo-saharienne, est sujette à une vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle dont l’enfant est l’une des principales victimes.
Au niveau national, plusieurs indicateurs dénotent une certaine précarité de l’état nutritionnel de l’enfant de 6 à 59 mois, les taux de la malnutrition aiguë globale (MAG) et de malnutrition aiguë sévère (MAS) ayant atteint respectivement 12,8 % et 2,0 % en 2013’’, renseigne Mme Lalla Fall, coordinatrice des programmes à MauriSanté, samedi 14 août, lors d’un briefing à l’intention des Journalistes, en prélude à la célébration de la Journée de l’allaitement maternel.
Le thème de cette édition SMAM 2021 est le suivant: «Protéger l’allaitement : une responsabilité partagée». ‘’La malnutrition aiguë en Mauritanie connait des variations saisonnières avec des prévalences au niveau national ou régional dépassant parfois des seuils d’urgence nutritionnelle (malnutrition aiguë globale > 15% et ou malnutrition aiguë sévère > 2%). Les enfants âgés de moins de deux ans devant bénéficier des pratiques optimales d’ANJE (Stratégie mondiale de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant )sont plus affectes’, estime Mme Fall.
En réponse, la Mauritanie s’est dotée d’un plan stratégique multisectoriel de nutrition comportant un cadre commun de résultats (2016-2025) pour une réduction durable de la lutte contre la malnutrition.
L’élaboration du plan de passage à l’échelle de la promotion des pratiques optimales d’ANJE constitue une option stratégique pour atteindre des produits du cadre commun de résultats du plan stratégique multisectoriel de nutrition.
L’allaitement précoce dans l’heure qui suit la naissance; l’allaitement exclusif au sein pendant les 6 premiers mois de la vie; et l’introduction, à l’âge de 6 mois, d’aliments de complément (solides) sains et satisfaisants sous l’angle nutritionnel, parallèlement à la poursuite de l’allaitement jusqu’à l’âge de 2 ans et au-delà.
L’objectif Général est d’augmenter le taux de pratique d’allaitement maternel exclusif chez les enfants âgés de moins de 6 mois de 36% en 2016 à au moins 75% en 2025.
Augmenter le taux de pratique d’alimentation minimale acceptable chez les enfants âgés de 6 – 23 mois de 22% en 2016 à au moins 60% en 2025.
Les recommandations ont été affinées, ajoute Mme Fall,afin de tenir compte des besoins des nourrissons dont la mère a été infectée par le VIH. L’administration d’antirétroviraux permet maintenant à ces enfants d’être exclusivement nourris au sein jusqu’à l’âge de 6 mois et de continuer à être allaités au moins jusqu’à 12 mois, tout en réduisant sensiblement le risque de transmission du VIH.
Au niveau mondial, seuls 38% des nourrissons âgés de 0 à 6 mois sont exclusivement nourris au sein.
Il ressort en effet des analyses récentes que les pratiques non optimales en matière d’allaitement, dont l’allaitement non exclusif, sont à l’origine de 11,6% des décès d’enfants de moins de 5 ans, ce qui correspondait en 2011 à 804 000 décès.
L’allaitement exclusif est une pierre angulaire de la survie et de la santé de l’enfant car il assure une nutrition essentielle et irremplaçable pour la croissance et le développement de l’enfant. C’est la première forme d’immunisation que reçoit l’enfant – qui est protégé contre les infections respiratoires, les maladies diarrhéiques et d’autres affections potentiellement mortelles. L’allaitement exclusif a également un effet protecteur pour l’avenir contre l’obésité et certaines maladies non transmissibles.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».