Bilan du ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement : ça bosse !

11 August, 2021 - 22:18

De nombreuses et diverses appréciations des deux premières années du quinquennat Mohamed ould Cheikh Al-Ghazwani ont afflué au journal « Le Calame ». Peu se sont donné la  peine de présenter le travail réalisé, en cours ou en voie de l’être. À cet égard, le rapport que nous a adressé le Département de l'Hydraulique et de l'Assainissement se distingue en ce que l’on y perçoit un réel plan d’actions, à court, moyen et long terme. On y comprend déjà qu’il s’agissait de poursuivre des travaux déjà entamés lors de la décennie précédente, une continuité des affaires de l’État trop souvent négligée, sinon trop peu ou mal vulgarisée,  au cours de sa croissance. 

La réalisation de plus de 300 opérations d'exploration des eaux souterraines, dans tout le pays et plus de 300 forages pour puits artésiens, ainsi qu'environ 220 équipements d'énergie solaire illustre cette politique. La mise en œuvre de la deuxième phase du projet «Dhar» au profit d'Ouweynat Zbil, Djiguenni et Aïoun où les travaux devraient s’achever « d'ici quatre mois, afin que l'eau y soit pompée avant fin 2021 », en est un autre exemple. Et le ministre d’annoncer le début, « dans quelques mois », des travaux de la dernière phase dudit projet Dhar, qui desserviront principalement la ville d’Oualata et un certain nombre de villages du Hodh ech-Chargui.

Un nouveau projet en faveur des wilayas de l’Assaba, des deux Hodhs, du Gorgol et du Guidimakha, afin de compléter et réhabiliter plus de 300 réseaux ruraux, construire 2800 établissements de santé, soutenir la gouvernance du Département et améliorer l'information sur les sources d'eau a été lancé. Vingt-cinq bassins hydrographiques et barrages sont en cours de construction sur autofinancement et la fin des travaux est prévue dans un an. Ceux de trois grands barrages hydrauliques pour mobiliser et exploiter les eaux de surface  à Agmamine et Leftah en Assaba et Al-Berbara au Hodh Al Gharbi – ont été également lancés. On entrevoit ici la connexion attendue avec le département de l’Agriculture…

 

Dans les villes

Du côté des villes, c’est le démarrage d’un programme de mise en place de 75 réseaux d'eau, dans le but de renforcer le système de pompage dans les communautés urbaines et périurbaines. Le département s’applique à développer la production d'eau dans les villes classées pauvres en eau (Kiffa-Tijikja-Atar-Tintane-Guérou-Tifoundé Sifé), en forant de nouveaux puits, ou nettoyant et aspirant l’eau des puits existants. Les habitants de Bouhdida/Aleg bénéficieront de l'eau potable dans les prochaines semaines au fur et à mesure de l'achèvement des travaux et « jusqu'en 2050, avec l’aide d’Allah », précise le département.

À Nouakchott, c’est tout d’abord la construction de 660 kilomètres de réseau de distribution, dont un volet d'urgence à Tarhil avec 55 kilomètres de tuyaux de distribution.

Les travaux vont bientôt démarrer pour étendre le réseau d'eau d'Idini, en plus de la maintenance des installations côtières d'Aftout, afin d’augmenter la production de 25 à 60 000m3/jour, en conjugaison étroite avec l'extension du réseau à Nouakchott. Plus prometteuse encore semble l’étude de la mise en place, en plusieurs étapes, d'une usine de dessalement de l'eau de mer d'une capacité de 200000 m3/jour pour sécuriser définitivement notre capitale en eau.

À Nouadhibou, la remise en état de l'usine existante pour augmenter la production d'eau potable de la ville et le début des travaux de construction d'une nouvelle usine soulignent la même attention au dessalement de l’eau de mer. Avec l’objectif de couvrir les besoins en eau de la capitale économique d'ici 2036 grâce une production de 30.000 m3/jour (projet Nouadhibou).À Atar, les travaux de renforcement de l'eau de la ville, pour porter la capacité de production de 2400 m3/jour à 6000 m3/jour, se poursuivent et s'achèveront d'ici 9 mois. Plus au Nord, les procédures de réception de la gestion des services d'eau de la ville de Zouérate ont été lancées.

Tout ceci est accompagné, sinon précédé, d’une réforme administrative en profondeur. Le Conseil des Ministres a ainsi approuvé, en Octobre 2020, la restructuration de l'Office National des Services de l'Eau en Milieu Rural (ONSER), par la mise en place de trois pôles à l'intérieur du pays pour accélérer l'entretien et la gestion des réseaux d'eau en milieu rural, avec mise à disposition de seize nouveaux véhicules tout-terrain. Ledit Conseil a également approuvé, en Avril 2021, une profonde réorganisation de la Société Nationale de l’Eau (SNDE), ouvrant la voie à de nouvelles étapes dans l’efficacité de cet établissement national.

Du côté de l’assainissement et de la qualité de l’eau, l'usine de traitement d'Aftout Al Chargui s’augmente d’une nouvelle unité pour porter la production de 5000 à 15000 m3/jour. Un nouveau service est chargé de s'assurer du respect des normes de l'eau potable distribuée à la population et de réaliser en permanence des analyses cet effet. Il est également intervenu dans plusieurs crises, tout dernièrement à Noubaghia (Trarza), notamment. Les capacités de l'Office National de l'Assainissement (ONAS) ont été notablement renforcées avec l'acquisition de 28 camions de traitement et de nettoyage des eaux, de pompes d'évacuation et l'extension du réseau d'évacuation des eaux de pluies à Nouakchott. En milieu rural, c’est la réalisation de 556 infrastructures d'assainissement et les services en la matière ont couvert 1182 localités dans toutes les wilayas, au profit de 900000 personnes. Coût total de ces opérations : 46 milliards MRO.

Ben Abdallah