« Ganbanaaxun Fedde » un Collectif des Associations de Lutte contre les Pratiques de l’Esclavage en milieu soninké, alerte sur les vives tensions autour du foncier rural dans les villages soninkés du Guidimakha, dans une déclaration rendue publique mercredi.
Pour attirer l’attention des autorités, de l’opinion nationale et internationale, sur cette situation, le collectif a tenté d’organiser un sit-in devant la présidence et l’assemblée ce mercredi.
Une manifestation rapidement dispersée par la police anti-émeutes.
Le document du mercredi 28 juillet décrit un contexte marqué par «des tensions qui couvent dans plusieurs collectivités à l’approche des premières pluies au sein des villages soninkés du Guidimakha,
notamment autour de la question foncière».
Le Collectif des Associations de Lutte contre les Pratiques de l’Esclavage en milieu soninké signale que « depuis quelques années, les communautés traitées autrefois comme esclaves, ont décidé de rejeter l’ordre féodal qui les confine dans un statut inhumain et dégradant, contraire aux préceptes de notre sainte religion et aux lois de la République, mais des lobbys féodaux se sont ligués pour sanctionner toutes les personnes qui appartiennent à ce mouvement d’émancipation en les empêchant d’exploiter des terres que pourtant leurs aïeux ont défrichées, entretenues et mises en valeur depuis des lustres ».
Un comportement dont le résultat est le suivant: « depuis bientôt 3 ans, la plupart de ces braves populations particulièrement vulnérables, qui ne disposent que de ces terres pour leur survie et celle de leur famille, ne peuvent plus exploiter les terres qu’elles ont durement héritées de leurs parents pour la simple raison qu’elles ont désormais refusé de faire le jeu d’un système féodal qui les réduit en sous hommes sans voix, ni droits dans leur propre pays ».
Face à cette situation, le document dénonce également l’inactivité des autorités en signalant que « toutes les plaintes sont restées sans suite ».
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».