Les 9 membres de la Haute cour de justice ont élu ce mardi 27 juillet leur président et les membres du bureau.
Les juges ont choisi le député UPR de Ouad Naga, Jemal ould Yedaly pour présider ce tribunal d'exception en gestation depuis plus d'une année. Le député de l'opposition Me El Id MBareck a été élu vice-président de la cour.
Le choix de ould Yedaly constitue une surprise. Nombre d'observateurs donnaient le député Hbib Ould Diah comme potentiel président. Ce député de Monguel avait dirigé la commission d'enquête parlementaire qui a suffisamment chargé l'ancien président, ses collaborateurs et ses proches. A l'arrivée, 13 personnes ont été inculpées et seul Ould Abdelaziz a été placé en détention préventive depuis début juillet.
La création de la HCJ était réclamée par l'ancien president et ses conseils. Pour eux, seul ce tribunal était habilité à le juger, lui et les membres de son gouvernement pour haute trahison.
L'article 92 de la Constitution fixe la création, la composition et le fonctionnement de la HCJ et
l’article 93 stipule: " Le Président de la République n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison....la Haute Cour de Justice est liée par la définition des crimes et délits ainsi que par la détermination des peines telles qu’elles résultent des lois pénales en vigueur au moment où les faits ont été commis."
La mise en place intervient après le déclenchement de l'enquête par le parquet qui a reçu le rapport de la commission d’enquête parlementaire (CEP) créée en février 2020.
L'ancien président et ses compagnons d'infortune, en plus de cette cour, feront donc face à deux tribunaux.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».