Face à la flambée des contaminations par le SARS-cov2, les autorités mauritaniennes ont décidé porter le couvre-feu de 20h à 6h du matin. En prenant cette mesure, la commission chargée du suivi du Covid semble lier la multiplication des cas aux mouvements nocturnes des citoyens, ce qui est loin d'expliquer tout. Certes, dans certains quartiers, les citoyens festoient dans des resto, cafés, appartements et hôtels mais les contaminations se font également a Nouakchott dans les services, les marchés, les banques et à l'occasion des cérémonies de familles au cours desquelles les citoyens ne respectent pas de distanciation sociale, ils ne restent pas chez eux, ne portent pas de masques et ne se lavent presque plus les mains.
Autre problème, la vaccination. Les mauritaniens ne se pressent pas dans les lieux de vaccination, or, il est établi que, a l’état actuel des connaissances, la vaccination reste le seul moyen efficace pour la prévention contre la COVID. Il faut aussi une dose de civisme. La campagne de sensibilisation dont on parle doit être axée sur ces deux aspects. Elle doit être donc recardée en impliquant les mairies, la societe civile, les oulemas et les personnes ressources. Avec les scores que nous enregistrons depuis quelques semaines - 253 aujourdhui, il faut un sursaut de vigilance et de civisme. Il y va de notre santé.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».