Depuis quelques jours, les gares routières de la capitale, principales et secondaires sont prises d’assaut par les voyageurs en partance pour leur ville ou village où ils entendent passer la fête du mouton. C’est devenu comme une tradition pour les citadins de retourner au terroir pour fêter en famille. Même ceux vivant dans les grandes villes en famille sacrifient à cette tradition ; ils fuient les grandes agglomérations pour décompresser en déportant leur famille.
A la gare routière de la capitale située au marché SOCIM, il y a un gros embouteillage. A quelque 3 jours de la fête, les taxis urbains et voitures personnelles viennent débarquer candidats au départ pour l’intérieur du pays. Portant des sacs et des valises et autres colis, les voyageurs ont l’embarras du choix. Gros et moyens bus, les taxis brousse, les Toyota HILUX …aux tarifs différents. Dans les garages secondaires qui ont poussé depuis quelques années – chaque village dispose presque de son transporteur, le spectacle est le même ; de nombreux passagers venus très tôt le matin sont assis sur leurs bagages devant quelques bus qui chargent. En s’approchant des courtiers pour demander une place, on vous répond, n’y a pas de voitures, il faut attendre ou venir après la prière de l’aurore, nous ne réservons plus, toutes les voitures sont en mouvement. Parfois, les passagers sont obligés d’attendre une voiture en mouvement depuis Kaédi, Bababé, Boghé ou des villages de la zone voire même ailleurs. La manière dont les transporteurs augmentent les tarifs est inadmissible. Passer du simple au double sans réaction ni des usagers encore moins des autorités. Un véritable casse-tête devant lequel, les pouvoirs publics restent insensibles.
Aussi avec cette course contre la montre, les conducteurs prennent-ils de gros risques parce qu’à peine arrivés, ils repartent aussitôt sans se reposer. De jour et de nuit.
En effet, au fur et à mesure que la date de la fête s’approche, les transporteurs font valser les tarifs. Ce 18 juillet, ceux voyageant en minibus doivent débourser 10000 Um, alors qu’il y a quelques jours, le tarif se négociait autour de 5 mille Ouguiya pour aller au sud du pays. Les gros bus réclament quant à eux 8000 Um et les taxis brousse 6 mille, sans compter les bagages dont les prix ont aussi valsé. Et c’est prendre ou à laisser. Parce que les gens veulent se déplacer pour fêter auprès de leur famille. Un retour au terroir devenu comme une tradition attendue dans les localités de l’intérieur comme pendant la fête du Maouloud.