Bloqués au Maroc, des centaines d’Africains, dont des Mauritaniens, souffrent le calvaire

17 July, 2021 - 20:42

Ils sont des centaines de Mauritaniens, Sénégalais, Guinéens et autres nationalités africaines à être bloqués depuis quelques jours à la frontière entre le Maroc et la Mauritanie. La plupart rêvait de fêter avec leurs familles Aïd El Adha, ou la fête du mouton. Certains, sont même emprisonnés sans aucun délit que d’avoir exigé de rentrer chez eux.

Parmi ces âmes errantes, suspendues aux avant-portes de la Mauritanie, plusieurs viennent d’Europe, avec un visa de transit. Ils traversent tout le Royaume, mais une fois à Guerguerat, ils sont stoppés nets dans leur enthousiasme. Personne ne passe.

Vider ses revenus pour s’offrir le confort d’un motel, ou croupir dans une vaste cour balayée par le vent et le soleil, avec au menu, un riz blanc sec, sans viande ni légume. Tel est le difficile choix offert aux suspendus de l’enfer marocain. Certains n’hésitent pas à dénoncer une manœuvre machiavélique des autorités locales pour renflouer les caisses vides d’un tourisme devenu un rêve avorté.

Les autorités diplomatiques et consulaires dont sont originaires les damnés du sol chérifien restent pour le moment silencieux, pour ne pas froisser un « pays ami », au nom de la préservation des bonnes relations.

En attendant, ce sont des femmes, des enfants, des hommes, jeunes et moins jeunes, qui souffrent le calvaire, abandonnés à leur propre sort.

Dans une vidéo postée par l’un des candidats au retour, une voix qui se révolte, à l’heure de la distribution du repas, « regardez-moi ces gens qui se bousculent comme des diables pour un bol de riz. Ce n’est pas ce que nous voulons, tout ce qu’on veut, c’est rentrer chez nous, fêter avec nos familles. Laissez-nous partir Way ! Nous sommes des Sénégalais ».

Un autre renchérit « ces Naars, pourtant ils pullulent chez nous sans être inquiétés. Et quand on vient chez eux et qu’on cherche à rentrer chez nous, tout tranquillement, ils nous parquent comme des animaux, et certains sont envoyés en prison ».

D’autres voix s’élèvent contre le silence coupable de leur consulat.

Cheikh Aïdara
cridem