Après 5 ans d’existence, le projet « La voie des jeunes du Sahel» s’achève. A cette occasion, il organise du 13 au 15 juillet, à l’hôtel Monotel Dar El Barka de Nouakchott, une rencontre régionale pour marquer l’évènement. Cette rencontre rassemble plus de 70 jeunes, venus des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Niger, Tchad, Mali, Mauritanie) et du Sénégal ainsi que leurs partenaires techniques et financiers, à savoir le Centre pour le dialogue humanitaire (HD) qui met en œuvre le projet, l’Union Européenne et le Royaume du Danemark et des bailleurs de fonds.
Elle sera l’occasion de passer en revue les restitutions des résultats par pays, de suivre des projections de vidéos consacrées à des tranches de vie et expériences des bénéficiaires, d’écouter différentes interventions des partenaires techniques et financiers en présentiel ou par visioconférences sur le bilan des activités, la stratégie de sortie et la stratégie de la jeunesse du Sahel, son plan d’action et perspectives. Les participants formuleront au terme de leur dernière rencontre des recommandations à leurs gouvernements et à leurs partenaires. La rencontre sera l’occasion de diffuser le document de réflexion sur la question de la jeunesse et de restituer le rapport de l’évaluation.
Dans un discours prononcé à cette occasion, le directeur régional du centre pour le dialogue humanitaire (HD), M. Alexandre LIEBESKIND a rappelé le processus et les motivations ayant présidé à la création du projet « La Voix des jeunes du Sahel », créé, rappelle-t-il, pour relever les défis liés à l’explosion démographique dans le Sahel, au chômage des jeunes, à leur intégration, au dialogue intergénérationnel et la médiation intercommunautaire. En effet, le souhait des différents partenaires était de désamorcer cette bombe démographique, le nombre de jeunes dans le Sahel atteignait près de 48 millions dans une zone confrontée à l’insécurité, à la radicalisation et à l’immigration clandestine. Durant ces cinq ans, les associations des jeunes ont exploré des solutions à leurs problèmes à travers cet important projet managé avec succès par le HD. « Aujourd’hui, le moment est venu de dresser le bilan des cinq années, de passer le témoin aux jeunes pour capitaliser, consolider les acquis du projet et poursuivre le chemin tracé à travers un dialogue permanent entre les associations, les gouvernements du Sahel, mais également au niveau local », a déclaré, en substance, le directeur régional du HD. A l’endroit de ces jeunes, il dira : ce siècle est à vous, prenez vos responsabilités. Des recommandations seront faites. Il a ensuite rappelé par la même occasion que le projet avait ciblé 5 thèmes : éducation, participation des jeunes, négociation et radicalisation. Avec les résultats encourageants du projet, les gouvernements pourront fonder leur politique de développement avec leurs partenaires techniques et financiers, élaborer leurs politiques de coopération en tenant compte des préoccupations de leur jeunesse.
Recommandation phare
Prenant la parole à son tour, le représentant de l’Union Européenne, Jean-Marc DEWEREP, gestionnaire du Fonds judiciaire Afrique a affirmé que l’UE fonde un grand espoir sur le bilan du projet « la voie des jeunes du Sahel ». Pour l’expert, ce passage de témoin doit permettre de faciliter la continuité du dialogue instauré par le projet dans les différents pays. Il a précisé que l’UE reste à l’écoute de cette jeunesse.
Pour sa part, le secrétaire général du ministère de la jeunesse, des sports et des relations avec le Parlement, après avoir souhaité la bienvenue aux autres jeunes du Sahel en Mauritanie a salué l’initiative des jeunes et les progrès réalisés par le projet. Enfin, il a remercié les partenaires techniques et financiers pour leur soutien et leur accompagnement dans la recherche de solutions aux problèmes des jeunes.
Après ces échanges d’allocutions, les participants vont poursuivre leurs travaux jusqu’au jeudi prochain.
Dans un communiqué de presse publié à cette occasion le projet, La voie des jeunes du Sahel a rappelé d’abord ses différentes étapes. Ainsi, la première phase a permis une lecture partagée des préoccupations de la jeunesse et des enjeux auxquels elle est confrontée ; la deuxième phase a permis de renforcer la restructuration des mécanismes de dialogue entre organisations de jeunesse et autorités étatiques, initiée aux niveaux local, national et régional, afin de favoriser l’implication des jeunes dans le processus de prise de décisions politiques et socio-économiques en leur faveur. Pour consolider les acquis, les parties prenantes se sont préoccupées de la durabilité des actions du projet dont certains ont déjà produit des effets dans les cinq pays d’intervention. C’est dans ce cadre qu’une stratégie consensuelle de retrait a été non seulement définie mais surtout mise en œuvre autour des conseils régionaux de jeunesse (CNJ) dont certains ont bénéficié d’un appui de renouvellement de leurs organes et d’autres, de renforcement de leurs capacités. L’organisation de plusieurs symposiums nationaux de la jeunesse est venue couronner cette stratégie de retrait ; elle a permis au projet de dépasser ses frontières géographiques pour réunir la jeunesse des pays et partager les bonnes pratiques. Il a découlé de la phase II, une recommandation phare adressée aux états et aux partenaires, à savoir : assurer la continuité du projet au plan national en couvrant l’ensemble des régions.
Toujours dans les acquis du projet, on peut ajouter la mise en place d’un réseau de 1 250 représentants d’associations de jeunesse au Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et en Mauritanie, il est constitué et représente plus de 1 000 organisations regroupant elles-mêmes des centaines de milliers de jeunes du Sahel. Un soin particulier a été apporté pour assurer une représentation équilibrée entre femmes et hommes, jeunesse rurale et urbaine, élites et communautés vulnérables, ethnies majoritaires et minoritaires.
Démarré en 2017 et mis en œuvre par le Centre pour le Dialogue Humanitaire (HD), le projet la Voix de la Jeunesse du Sahel visait à favoriser l’intégration de la Jeunesse aux processus de prise de décisions politiques, socio-économiques aux niveaux local, régional, national et international. Il a contribué, depuis sa création, à structurer un dialogue entre 1250 représentants d’associations de jeunesse et autorités dans les pays du G5 Sahel, en mettant l’accent sur les préoccupations des jeunes, à savoir l’éducation, et la formation professionnelle, opportunités économiques et participation citoyenne. Il est financé par l’Union Européenne et le ministère des affaires étrangères du Royaume du Danemark.
C’est quoi le HD
Créée en 1999, le HD est une organisation de diplomatie privée fondée sur les principes d’humanité, d’impartialité et d’indépendance. Sa mission est de prévenir, atténuer et résoudre les conflits par le dialogue et la médiation. Son atout ? Accès privilégié à l’ensemble des parties ayant une influence sur les conflits. Nous y reviendrons