Depuis la fin du mois de Ramadan, les prix des produits vitaux, comme l’huile, le riz et le sucre ont connu des hausses inexpliquées et inquiétantes sur le marché. En quelques jours, le prix du bidon de 20 litres d’huile est passé de 10 à 14 mille Ouguiya, celui du sucre de 10 mille à 11 mille Ouguiya voire 12 mille, le sac de 50 kg de riz se négocie, quant à lui, à plus de 14 mille Ouguiya. Interrogé, un boutiquer de la banlieue explique que les grands commerçants décident à leur guise de faire valser les étiquettes parce que personne ne se plaint et les autorités ne disent rien pour endiguer le phénomène. En effet, ajoute un père de famille, ces trois produits sont incontournables, une famille se doit d’en disposer au quotidien mais aujourd’hui, ils sont presque inaccessibles, personne ne se plaint et les autorités ne pipent mot, nous sommes comme abandonnés à nous-mêmes.
Selon diverses sources concordantes, nombre de familles ne réussissent plus à assurer qu’un seul repas par jour, ceci dans le meilleurs des cas. Et comment ? Avec de nombreuses acrobaties. Les pères et les mères de familles dont certains sont des retraités sont obligés de se livrer à de petits boulots pour pouvoir chauffer la marmite. En plus de petites AGR, les mères de famille se transforment en domestiques, en laveuses de linge pour assurer le quotidien. Et avec la presque disparition des boutiques EMEL et l’arrêt de celles ouvertes pendant le mois de Ramadan dernier, les familles démunies ne savent plus à quel saint se vouer. Certains citoyens se rabattent sur les stocks obtenus auprès des boutiques de l’opération Ramadan, revendus, au vu des autorités, près du grand carrefour Foire. On y trouve exposés du riz, de l’huile et du Célia, à des prix légèrement différents de ceux pratiqués dans nos marchés et boutiques du coin.
Face à cette situation de pauvreté et du silence incompréhensible des autorités, les citoyens démunis sont devenus comme des chameaux qui, en dépit de leurs cris et protestations quand on les charge de marchandises, finissent toujours par se lever.
Rappelons qu’en Tunisie, en décembre 1983, l’augmentation du prix d’une baguette de pain avait entraîné des émeutes qui se sont soldées par 150 morts – que Dieu nous en préserve, puis le renvoi du ministre de l’intérieur, une semaine plus tard.